Résumé des Épisodes précédents

Président d'honneur Date d'inscription : 25/03/2005

Printemps 453

Le Cambriolage de la Citadelle Impériale

[02/12/23. (Ange), Blaise, Dosezhno, Erwen, Galeon, Jördensønn]

Introduction.

Dans la matinée du 15^e Haëril 453 (4^e mois de l’année), la Chancelière Impériale Dame Héliane Longsword reçoit les PJs dans ses somptueux appartements au Château de Rocsombre. En arrivant, les PJs constatent l’absence de Nivaïna au côté de Galeon.

Héliane commence par transmettre les informations qu’elle a reçues au sujet des différentes affaires en cours sur lesquelles elle a demandé des enquêtes :

 Le Réseau Kahilien a appris le retour d’Armand de la Tourelle dans les geôles du Temple d’Haëroon de Palenthe il y a quelques jours (début Haëril 453). Il semblait aussi sain et sauf qu’à son « évasion ». Héliane n’a pour le moment pas d’autres informations.

 Héliane a fait une demande auprès de la Haute Maîtresse de Cérémonie Marlène Adelma pour permettre à l’Empire d’enquêter, au sein de son établissement, sur la mort de Magdalène Mooncastle et la Dirigeante de la Fraternité du Cercle Blanc l’a acceptée. L’Enquêteur Impérial, Philibert de Ducey [402], lui a remis son rapport il y a quelques jours. Dans celui-ci il mentionne n’avoir rien trouvé de suspect mis à part le fait que la chambre de la victime était particulièrement bien rangée comme si tout le mobilier et les éléments de décoration avaient soigneusement été disposés récemment. Pour en avoir le cœur net, Philibert a demandé l’intervention d’un Enquêteur de Klaspios et Héliane, ne souhaitant pas impliquer officiellement les Compagnons de la Vérité Dévoilée pour éviter de nouvelles tensions entre les Institutions, a décidé de faire appel à Elysa Evenward en tant que Membre de l’Equipage du Traqueur d’Etoile, et donc Agente Impériale, et non en tant qu’envoyée par le Temple de Klaspios. Comme Philibert s’y attendait, la sœur d’Erwen Evenward n’a repéré dans la pièce aucun élément imprégné d’un Fossile de l’Histoire, ce qui, en soit, est assez suspect, selon l’Enquêteur Impérial. D’autant plus que le meurtre semble avoir été relativement violent ; il aurait dû laisser des traces spirituelles. En effet, Philibert et Elysa ont eu accès au corps de la victime avant que celui-ci ne soit inhumé. Ils ont conclu de leur examen que Magdalène Mooncastle a été égorgée, probablement dans son sommeil. Les Enquêteurs ont ensuite interrogé plusieurs Sorciers du Cercle Blanc et ils ont obtenu des informations étrangement contradictoires. Selon certaines d’entre elles, le soir de sa mort, la victime aurait reçu dans ses appartements, Pollyanna Hendarr (7) [424], une Sorcière très importante du Collège des Arts Occultes qui était suspectée l’Automne dernier d’être en possession d’un recueil démoniaque qu’elle proposait de vendre à une Nivane nommée Hélissandre Zeinig, ce que les deux intéressées ont déjà fermement nié. Plusieurs témoins ont confirmé cette visite et d’autres ont affirmé ne jamais avoir vu la Sorcière Occulte au sein du Collège de la Fraternité. Certains Spirites proches de Magdalène Mooncastle ont même ajouté qu’à leur connaissance, cette dernière n’entretenait aucun lien avec Pollyanna Hendarr. La version officielle qui semble prendre le pas sur toutes les autres, malgré la perplexité d’une majorité de Sorciers interrogés, est que la raison de ce meurtre serait un différend entre les deux Magiciennes au sujet de l’ouvrage impie que Magdalène Mooncastle aurait secrètement tenté de s’approprier. Héliane a beaucoup de mal à croire à cette histoire qui semble n’avoir pour unique objectif que de relancer la querelle entre les deux Collèges de Magie.

 A la fin de l’Hiver, Héliane a reçu une rapide visite de Nivaïna qui l’a informée que leur dernière mission était bien trop dangereuse pour le groupe. L’Archère lui a conseillé de revoir la manière dont elle utilise l’Équipage du Traqueur d’Étoile. Héliane a répondu que cette mission devait être diplomatique et non pas conduire à un coupe-gorge. Cependant elle a informé Iguane de la remarque de Nivaïna afin que la Fondation Auromalum prenne en considération le fait que l’absence de Dame Théodoria Leafstar affaiblit désormais considérablement le potentiel diplomatique du groupe. Il est fort probable en effet que si l’ancienne Chancelière Impériale avait été présente avec eux dans le repaire des loups, les événements se seraient déroulés autrement. En effet, ayant jadis négocié avec le Dieu Dhâar en personne, le Roi des Médiatoliens, il est raisonnable de supposer que Narshâh, l’un de ses Vassaux, n’aurait pas osé s’en prendre à elle. Iguane a donc bien reçu le message et il a promis d’en tenir compte pour les prochaines missions que confiera la Fondation Auromalum à ses Agents principaux.

Puis la Chancelière en vient à l’affaire qui la préoccupe le plus actuellement et qui nécessite une intervention prioritaire : le cambriolage de la Citadelle de la Défense Impériale. Certains PJs ont sans doute déjà eu vent de la nouvelle qui a provoqué une grande agitation à la Cour et dans la Cité.

Héliane explique que la Citadelle de la Défense Impériale est une forteresse située dans le Haut Quartier de Basseclaire qui a pour rôle de stocker et protéger une partie des réserves d'or impériales, utilisées uniquement en cas de siège, ainsi que d'autres richesses telles que des armes enchantées et des artefacts magiques. D’ordinaire extrêmement bien gardée, elle s’est retrouvée sans défense durant une unique nuit lors de laquelle des malfaiteurs se sont introduits à l’intérieur, ont désactivé les protections magiques et se sont emparés d’un butin colossal. L'Empereur lui-même, est furieux. Il a ordonné une enquête afin que les responsables de cette faille dans la sécurité du Bâtiment soient traduits devant la justice. La nouvelle s’est répandue rapidement dans la cité, provoquant l'inquiétude parmi la population. Un bâtiment d’une telle importance n’aurait jamais dû rester sans protection. Les pertes sont immenses et pourraient affaiblir la position de l'Empire face à d'éventuelles menaces. Les citoyens craignent que Basseclaire ne soit plus en mesure de les protéger, ce qui pourrait entraîner des troubles civils. De plus les auteurs de ce vol sont désormais en possession de ressources énormes et d’armes extrêmement puissantes qu’ils pourraient utiliser contre la Cité. L'Empereur a ordonné que la sécurité de tous les Bâtiments sensibles soit renforcée. Il a même envisagé d’imposer à la population des mesures restrictives de circulation. Au Château, certains Courtisans commencent, en privé, à remettre en question la capacité de Sa Majesté à diriger l'Empire, car selon eux, il était au courant du mouvement de troupes avant le vol et il ne l’a pas empêché. Il pourrait même en être à l’origine.

Héliane ajoute qu’elle s’est entretenue avec le Connétable Impérial Kallister Moondril qui est censé superviser toutes les décisions prises par l’Empire dans le domaine militaire. Celui-ci l’a informée que, non seulement, il était au courant du déplacement des troupes stationnées dans la Citadelle mais qu’en plus il en était à l’origine. Il a expliqué qu’il avait un besoin urgent de ces Unités pour anticiper un nouveau risque d'incursions gnârk dans le nord de la Principauté. Il avait prévu de les faire remplacer avant leur départ mais apparemment son ordre n’est pas arrivé à temps. Héliane est sortie perplexe de cet entretien avec son homologue Connétable. Elle croyait savoir que la menace gnârk avait été éradiquée dans le nord et elle ne s’explique pas la raison pour laquelle Kallister a décidé de mobiliser les troupes stationnées dans la Citadelle plutôt que celles qu’il prévoyait pour les relever. De plus la coïncidence entre ce mouvement et l’attaque de la Citadelle, exactement au moment où elle était vulnérable, est particulièrement troublante.

Héliane s’est ensuite renseignée auprès de l’Empereur et du Connétable Impérial Suppléant Horace McFerty (7) [396]. Ils étaient tous deux informés de ce transfert de troupes qu’ils ont jugé justifié par les informations en possession du Connétable Impérial. Ils ont cependant été surpris d’apprendre que la relève prévue par celui-ci ne soit pas en poste au moment du cambriolage de la Citadelle. La Chancelière a alors interrogé le Général de Basseclaire Eldrith Moondril (7) [413] chargé, dans la Chaîne de Commandement de faire suivre les ordres du Connétable aux troupes casernées dans la Cité Divine. Celui-ci a affirmé n’avoir reçu aucune demande de relève pour les troupes de la Citadelle. Ce qui signifie que soit Kallister n’a pas transmis d’ordre, soit celui-ci s’est perdu en chemin, soit le Général Eldrith Moondril a menti. Mais aucune de ces hypothèses n’est hélas probable car la loyauté de cet Officier Impérial a maintes fois été prouvée et ne saurait être remise en question. Quant à l’éventualité qu’un ordre d’une telle importance puisse se perdre, elle est peu plausible également car habituellement ces décrets sont remis en main propre du Connétable au Général.

La Chancelière est donc dans une impasse. L’Empereur lui a confié la mission de punir les responsables de ce vol et de retrouver le trésor impérial dérobé. Mais elle n’a pour le moment aucune piste sur aucune de ces affaires. Elle a seulement reçu un rapport du Veter Bleu mentionnant le témoignage d’un Garde patrouillant au bord du Zahnlinam dans le Quartier de la Voie Maritime. Celui-ci aurait aperçu la nuit du cambriolage, flottant à grande vitesse au ras de l’eau, « une sorte de brume épaisse et concentrée », selon ses propres mots. Cette « brume » aurait suivi le cours du fleuve en direction du port et aurait disparu dans la nuit.

Les PJs partagent alors les informations en leur possession.

Héliane annonce alors qu’elle doit trouver un moyen de résoudre cette affaire sans que celle-ci n’entache la réputation de la Famille Impériale. L’objectif est d’éviter à tout prix de provoquer un scandale à la Cour.

Héliane et les PJs décident qu’il est préférable de commencer par s’entretenir avec Kaëlina Moondril et de lui demander la raison pour laquelle elle semble si inquiète pour son frère Kallister Moondril. Elle demande aux PJs de l'accompagner, officiellement pour partager avec elle les informations qu’ils ont obtenues au sujet de cette affaire.

Kaëlina Moondril, Ambassadrice Impériale.

Lorsque les PJs rejoignent Héliane Longsword ( Cool

[415] et Kaëlina Moondril (10) [410] dans le Salon des Clercs, l’Ambassadrice Impériale ne cache pas sa surprise devant le débarquement d’autant d’Agents Impériaux et elle interroge Héliane du regard. La Chancelière explique rapidement qu’elle a demandé aux PJs de l’accompagner pour l’aider à résoudre l’enquête que l’Empereur lui a confiée.

Lorsqu'Héliane lui pose la question, Kaëlina confirme qu’elle trouve que son frère est effectivement préoccupé ces derniers temps. Il semble ampli d’une profonde tristesse et d’une grande inquiétude. Kaëlina y a fait allusion à plusieurs reprises lors de repas pris ensemble, mais à chaque fois il a éludé la question.

Elle pense que son état a un rapport avec ses obligations envers les forces armées de la Cité. Elle craint que les Stratèges du Temple de Lugh recommencent à lui poser des problèmes quant à ses compétences de commandement et tentent de lui tendre un nouveau piège comme ils l’ont déjà fait par le passé (Hiver 433). Peut-être même que le cambriolage de la Citadelle était l’objectif ultime de ce complot à l’encontre de son frère. Les Stratèges n’ont jamais vraiment accepté qu’un Maître d’Armes soit placé en position de commander toutes les armées de l’Empire. Ils jalousaient sa nomination et considéraient qu’il avait seulement bénéficié du privilège d’être le frère de l’Empereur Kelthir. Ils ont toujours voulu le discréditer en démontrant son incapacité à commander des troupes. Pourtant la situation semblait s’être apaisée depuis la nomination d’Horace McFerty à la Charge de Connétable Impérial Suppléant. Kaëlina pensait que les Stratèges en avaient terminé avec ces intrigues. A l’époque, elles avaient été dénoncées par l’un des leurs, le Général Eldrith Moondril, le seul Stratège Impérial qui avait refusé de prendre part au complot contre son frère.

Lorsque les PJs et Héliane abordent le sujet de l'absence de Kedaaria Moondril, Kaëlina se crispe légèrement et semble encore plus inquiète. Elle répond que son frère lui a effectivement parlé d'une mission diplomatique au Kaasahrim, mais si même les Prêtres de Kahil n'en ont pas été informés, c’est qu’il y a un problème. Cependant si Kedaaria est effectivement en mission diplomatique secrète, propager des rumeurs sur sa disparition pourrait en compromettre la réussite.

Lorsque les PJs indiquent qu’ils souhaitent parler à Kallister de ces nouveaux éléments, Kaëlina dont l’inquiétude grandit à mesure que les PJs partagent leurs découvertes, semble prête à collaborer avec eux. Elle accepte finalement l'idée de les introduire auprès de son frère, espérant cette fois recevoir des réponses à ses questions.

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Lorsqu'il disserte les sages s'abreuvent de ses paroles
Mais lorsqu'il fait silence, même les Oracles plongent dans l'incertitude.
Tel est Zortanos le Voyageur, dit le Sage Errant.

Président d'honneur Date d'inscription : 25/03/2005

Kallister Moondril, Connétable Impérial.

La rencontre avec Kallister Moondril se déroule dans ses appartements au Cinquième Étage de la Tour Kelthir. Un verre de vin à la main, il se tient debout devant une fenêtre, semblant observer la cité l’air préoccupé et perdu dans ses pensées. Lorsque les PJs, accompagnés d'Héliane et Kaëlina, pénètrent dans la partie du château réservée à la Famille Impériale et quelques rares privilégiés, Kallister affiche une surprise mêlée d'inquiétude.

Kaëlina explique la raison de la présence des PJs, puis elle commence à interroger son frère au sujet de la disparition de sa fille Kedaaria.

Kallister, dans un premier temps, semble hésiter et tente de détourner les questions. Mais finalement, il confesse que sa fille Kedaaria a été enlevée et que c'est son fils Kahirim qui est venu lui annoncer la nouvelle. Il ajoute qu’il a trouvé étrange le comportement de ce dernier. Il paraissait insensible à la gravité des mots qu’il prononçait et il agissait telle une marionnette guidée par des fils invisibles, comme s’il était en fait placé sous contrôle mental. Kallister révèle au grand jour son inquiétude. Son épouse Théodoria Leafstar est au loin. Il ne veut pas perdre ses enfants. Les deux pourraient être exécutés s’il n’obéit pas aux ordres que lui transmettent ses ravisseurs par l’intermédiaire de son fils Kahirim.

Kallister reconnaît avoir été obligé de faire évacuer les troupes de la Citadelle de la Défense Impériale. Il a volontairement retardé l’envoi de l’ordre de relève au Général Eldrith Moondril.

Alors que la discussion se poursuit, Kahirim fait son entrée dans la pièce :

Kahirim : « C’est moi, n’est-ce pas père ? C’est moi qui l’ai enlevée c’est ça ? J’ai perdu une partie de mes souvenirs exactement au moment où Kedaaria a disparu. Pourquoi ne me l’avez-vous pas dit ? »

Kallister : « Parce que je te connais … Tu aurais tout tenté pour la sauver et tu aurais fini par la mettre en danger. Je souhaite par-dessus tout vous rendre vivants à votre mère lorsqu’elle rentrera à Basseclaire … »

Les PJs remarquent alors le pendentif que porte Kahirim autour du cou et qui représente un arbre surmonté de trois étoiles, le même symbole pour ceux qui l’ont déjà vu, que celui qui est tatoué sur la poitrine de Jördensønn.

Suite à une interrogation du Berserker, Héliane songe à utiliser un pouvoir de Fossile de l’Histoire sur le pendentif que Kahirim porte en permanence autour du cou. Mais Elysa Evenward n’étant pas disponible, la Chancelière décide de faire appel à l’Enquêtrice Isaline Malfroy (1) [406].

Le Fossile de l’Histoire permet d’apercevoir brièvement l’image fugace de l’enseigne d’une taverne, représentant une bougie tordue dont la mèche est éteinte, au moment où Kedaaria est assommée par des hommes armés dans une ruelle déserte et obscur. L’un des malfaiteurs, vêtu d’une robe de mage sombre, tend une main vers la Princesse inconsciente dont le corps se soulève dans les airs et disparaît subitement. Pendant ce temps, Kahirim reste immobile, semblant observer les ravisseurs de sa sœur s’éloigner innocemment dans la ruelle.

Héliane leur apprend que la taverne portant cette enseigne se nomme La Chandelle éméchée. Elle est située au 20 de la Rue de l’Aube Grise dans le Quartier Nord.

Avant qu'ils ne se retirent, Kallister demande aux PJs, quoi qu’ils décident de faire, de ne pas mettre la vie de ses enfants en danger. Il ne voudrait pas avoir à annoncer leur mort à leur mère.

La Taverne de La Chandelle Éméchée.

La taverne de La Chandelle Éméchée est située dans une rue animée à proximité de la Porte Septentrionale. À leur arrivée, les PJs découvrent une salle bouillonnante dans laquelle il règne une ambiance bruyante. Les clients conversent joyeusement en brandissant leurs choppes, trois musiciens sur une estrade jouent un air entraînant tandis qu’au milieu de tout ce brouhaha, les serveuses se fraient un chemin entre les tables en criant vers la cuisine les commandes des habitués. L'endroit dégage une chaleur rustique et une odeur alléchante flotte dans l'air.

Les PJs se dispersent dans la taverne afin de glaner quelques informations. Ils apprennent que :

Un client qui s’installe toujours à une table proche de la fenêtre, aperçoit souvent un individu encapuchonné, tout de noir vêtu, qui se tient debout à l'extérieur de la taverne, de l’autre côté de la rue. Il ne parle jamais à personne et semble observer l’intérieur. Il émane de lui une inquiétante aura de menace. Pourtant il n’est jamais entré dans l’établissement.

Le tenancier n’a jamais vu dans son établissement d’individu correspondant au signalement de Kaahirm. Par contre il reçoit régulièrement deux femmes et deux hommes, portant des armures de mailles et des épées, qui viennent se restaurer dans sa taverne et emportent en repartant des vivres pour plusieurs personnes. Ils n’ont pas l’air très commode mais ils ne semblent pas manquer d’or et ils ne lésinent pas sur la dépense. Ils ont commencé à fréquenter son établissement il y a environ deux mois. Ce sont de très bons clients même s’ils ne sont pas très bavards.

L’un des bardes, qui se produit occasionnellement dans la taverne, mentionne avoir entendu des rumeurs selon lesquelles ces individus bien armés sont liés à une organisation criminelle du Quartier Nord. On murmure que cette organisation a des activités clandestines et qu'elle recrute des individus pour des missions spécifiques, impliquant souvent des enlèvements ou des vols.

Un habitué de la taverne, qui est également un petit truand local, a reconnu l’une des femmes qui fait partie des mystérieux individus bien armés. Il s’agit de Zara Lame-d'Argent, une mercenaire notoire connue pour être impliquée dans des activités louches et qui travaille souvent pour le compte de clients obscurs et puissants. Il l’a récemment vue à une vente clandestine d’armes magiques se déroulant dans le Quartier de la Voie Maritime. C’est elle qui vendait les artefacts et encaissait les paiements. On dit qu’elle est une combattante redoutable et sans pitié.

Un habitué a aperçu un soir, en quittant la taverne pour rentrer chez lui, des gens sortir d’une maison abandonnée du Quartier situé sur son trajet. Il faisait noir mais ils n’avaient pas l’air de gueux ou de simples vagabonds et ils semblaient tout faire pour ne pas être vus. Il ne s’en est pas approché et s’est hâté de passer son chemin car ils étaient armés jusqu’aux dents et avaient l’air plutôt menaçants. Moyennant quelques piécettes, il accepte de prendre le risque de conduire les PJs à cette demeure.

La maison abandonnée.

Guidés par le client de la taverne, les PJs parviennent à une maison abandonnée. La bâtisse devait jadis être majestueuse, mais elle est désormais délabrée, semblant être tombée en désuétude depuis des années. Le mur qui entoure le jardin est à moitié effondré par endroits, et des mauvaises herbes envahissent le terrain. Certaines de ces plantes atteignent une hauteur considérable, permettant à un homme accroupi de s’y cacher complètement. L'entrée principale du jardin est gardée par une porte en bois qui a été arrachée de ses gonds et s’est enfoncée dans la terre. Elle est à moitié ouverte, permettant à une personne de se glisser discrètement à l'intérieur. La végétation dense et la décrépitude de la clôture offrent un voile naturel, occultant partiellement la vue depuis l'extérieur. La maison se dresse sur trois étages mais elle donne l'impression de tenir à peine debout. Certaines parties du bâtiment sont en ruine et les fenêtres brisées.

Tandis que Dosezhno s'envole, grâce à l'une de ses potions de lévitation, et se positionne discrètement sur le toit de la maison en ruine, Galeon et Ysélia s'approchent furtivement de la porte d'entrée. Après avoir confirmé les soupçons de Jördensønn affirmant que Kedaaria est bien détenue en ce lieu, les PJs décident de lancer l'assaut. Au signal d'Erwen, Dosezhno attire l'attention des ravisseurs qui se préparent à recevoir une attaque venant des étages tandis que, simultanément, les autres PJs pénètrent dans la demeure par la porte d'entrée et attaquent les malfaiteurs par surprise.

Fight.

Les PJs doivent affronter 10 Mercenaires dont 2 Sorciers relativement puissants et 4 Archers.

Galeon réussit à abattre la seconde ligne des Archers tandis que Jördensønn se précipite sur la première, tenue par deux Guerriers armés d'épées longues et à deux mains. Mais le Capitaine du Traqueur d’Étoile est terrassé par les éclairs de foudre lancés par un Mage invisible.

Erwen, quant à lui, neutralise la puissante aura de flammes du second Sorcier qui, par vengeance, cible le Stratège de ses flèches de feu. Grâce à Ange, Erwen tient bon et Ysélia blesse sévèrement de deux flèches le Mage de Feu qui est contraint de se replier à couvert.

Pendant ce temps, Blaise prend le contrôle de l'esprit de deux ravisseurs et les retourne contre leurs alliés.

Finalement, Dosezhno rejoint ses compagnons au rez-de-chaussée et achève le Sorcier de feu. Mais il est sur le point d'être vaincu par un autre mercenaire, lorsque Jördensønn intervient in extremis pour lui sauver la vie.

Mais soudain, Zara Lame-d'Argent, la Guerrière rousse aux yeux verts, arrive avec Kedaaria, ligotée et une dague sous la gorge. Elle menace de la lui trancher si les PJs ne déposent pas leurs armes. Blaise ne lui laisse pas le temps d'agir et la place sous son contrôle mental.

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Dénouement.

Lorsque les PJs libèrent Kedaaria, ils constatent qu’elle est très pâle et ne semble pas très en forme. Dosezhno repère immédiatement l’odeur de Gnârk sur la Princesse.

Les PJs découvrent également une trace de morsure de rat géante sur sa cuisse. Ange comprend immédiatement que la maladie dont souffre Kedaaria est extrêmement contagieuse. Il est donc essentiel de prendre des précautions. Les ravisseurs et les PJs eux-mêmes sont susceptibles d'avoir été contaminés. Il devient donc impératif de ne pas quitter la demeure et d'instaurer une quarantaine.

Grâce à Blaise qui se sert d'un passant comme « messager », les PJs préviennent le Temple d’Healmak afin que des Guérisseurs interviennent rapidement.

Une heure plus tard, cinq escouades de Saints Combattants de la Souffrance encerclent la demeure abandonnée et bouclent le secteur. Le Pénitent Salvateur de Basseclaire Alistair Hanelfeld (2) [397], Dirigeant du Sanctuaire de l’Éternelle Guérison, le Temple Healman de Basseclaire, portant un manteau blanc orné du symbole sacré d'Healmak, entre seul et rejoint les PJs. Il s’agenouille auprès de Kedaaria et, posant doucement sur son abdomen sa main droite, couverte d’un gant de tissu blanc finement brodé de runes argentées, il se concentre un instant. Une lueur blanche enveloppe alors le Guérisseur et se propage autour du corps de la Princesse. Au bout de quelques secondes, cette dernière ouvre lentement les yeux et semble se sentir beaucoup mieux. La fièvre s'est dissipée et le malaise qui la tourmentait a disparu. Alistair Hanelfeld examine ensuite chacun des PJs puis il leur explique que le Temple d’Healmak a pris en charge la mise en quarantaine du bâtiment dont la zone va être étendue aux habitations alentour pour prévenir la propagation de cette peste magique. Les Prêtres vont examiner tous les citoyens résidant autour de la demeure et notamment les clients et le personnel de la taverne de La Chandelle Éméchée. L'incinération de la bâtisse et des corps des Mercenaires sera également nécessaire pour contenir la menace.

Dans une pièce au sous-sol, Galeon découvre un coffre dans lequel se trouvent cinq armes enchantées (une épée longe, un arc, un glaive, une hache et une dague), ainsi qu’une caisse contenant environ deux mille kelths. Cependant, il ne s’agit certainement que d’une infime partie du butin qui a été dérobé dans la Citadelle de la Défense Impériale.

Épilogue.
Les PJs rendent Kedaaria à son père qui les remercie chaleureusement. Ils livrent ensuite les deux Mercenaires survivants à Héliane Longsword qui les fait enfermer dans les geôles du Château afin de les faire interroger.

L'interrogatoire des Mercenaires :

La Maladie de Kedaaria. Les Mercenaires ignoraient que la Princesse était malade. Ils n’ont vu aucun Gnârk dans la demeure abandonnée. La prisonnière était gardée dans une salle fermée à double tour mais elle était seule la plupart du temps. Elle ne semblait pas en mesure de s’enfuir.

L’Attaque de la Citadelle. Certains des Mercenaires ont effectivement participé à l'attaque de la Citadelle. Deux d'entre eux ont été assignés à la surveillance de la princesse pendant le vol. L'équipe totale était composée de 20 membres lors du cambriolage. Ils étaient commandés par six Kaasahrs au teint blafard, dont trois Sorciers. Ceux-ci se sont infiltrés dans la forteresse (les Mercenaires ignorent comment) et ont désactivé les protections magiques de l’intérieur. Les Sorciers ont ensuite lancé des sortilèges pour transporter le butin dont s’emparaient les Mercenaires.

La vente des armes. Un puissant sorcier est régulièrement en contact avec les Mercenaires. Il emporte la recette de leurs ventes et leurs fournit de nouvelles armes à écouler. Dix autres Mercenaires sont partis dans des villes voisines pour également vendre des artefacts volés.

Le mystérieux Sorcier. Les Mercenaires ne connaissent pas son identité et n’ont jamais vu son visage. Il porte une cape noire par-dessus une robe de mage noire. Ils soupçonnent qu’il pourrait être l’un des trois sorciers qui dirigeaient les Bateaux-Nuage la nuit du vol. Il s’agissait d’inquiétants Kaasahrs au visage cadavérique. Bien que les Mercenaires ne soient pas certains d’avoir affaire à l’un de ces individus, ils le considéraient comme suffisamment menaçant pour ne pas oser le contrarier.

Recrutement. Ils ont été enrôlés par leurs contacts dans la Pègre pour participer au cambriolage de la Citadelle de la Défense Impériale qui devait être sans protection. Un travail facile et extrêmement bien payé. La forteresse était effectivement sans défense. Leurs Recruteurs font toujours en sorte de ne pas être identifiables et les contactent toujours dans des endroits différents. Ils n’ont pas de nom ni de lieu de rendez-vous à donner.

L’enlèvement de Kedaaria. Après avoir pris « livraison » de la Princesse, les Mercenaires ont été payés pour la garder en vie et la maintenir dans un état apparent de bonne santé. Leur ordre était de la libérer seulement après avoir reçu de nouvelles instructions du Sorcier.

Quant à Galeon, il récupère le butin découvert dans la demeure abandonnée et le fait charger à bord du Traqueur d’Étoile, oubliant apparemment que cet or et ces artefacts appartiennent à l'Empire.

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Lorsqu'il disserte les sages s'abreuvent de ses paroles
Mais lorsqu'il fait silence, même les Oracles plongent dans l'incertitude.
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Président d'honneur Date d'inscription : 25/03/2005

Été 453

Rencontre secrète à Boukhabdhā

[20/01/24. Blaise, Dosezhno, Elrik, Elysa, Erwen, Galeon, Jördensønn, Keton]

Introduction.

Dans la matinée du 15^e Yorionir 453 (7^e mois de l’année), la Chancelière Impériale Dame Héliane Longsword reçoit les PJs dans ses somptueux appartements au Château de Rocsombre.

En arrivant, les PJs constatent que Nivaïna est de retour au côté de Galeon.

Dès que les PJs sont installés, Héliane leur annonce que le Réseau Kahilien vient de l'informer que l’Empire de Paloum a lancé une offensive sur l’Émirat d'Ikhanyhusur il y a environ trois semaines. Après une courte bataille navale face à la flotte défensive de l’Émirat, les troupes paloumiennes ont débarqué à Aftahia, la capitale du Domaine. La famille dirigeante a été arrêtée et enfermée dans les geôles du Palais et le Temple de Kahil a été détruit. Les armées ennemies sont commandées par un certain Belléphon et le Dieu Narshâh en personne s'est assis sur le Trône d'Ikhanyhusur. Cependant, quelques jours après cette bataille, le Régent Meyhoucine al-Yhusur (7) [388] a étrangement été rétabli à la tête de l’Émirat. Cet homme, dont la famille est originaire de l'Empire de Paloum, était jadis un partisan de la Seconde Renaissance Sedeth, mais il s'est officiellement repenti après la défaite des « Faux Dieux ».

De plus, le Temple Kahilien de Boukhabdhā a découvert qu'une réunion secrète serait sur le point d'avoir lieu entre la Princesse Soraya al-Dharrim et un Émissaire de Paloum. Mais l’Agent Secret infiltré à la Cour de Boukhabdhā pour en apprendre plus sur cette rencontre a mystérieusement disparu.

Selon les renseignements dont dispose Héliane, le Réseau Kahilien avait des raisons de penser que Soraya al-Dharrim était au courant de l'attaque des Médiatoliens avant que celle-ci ne se produise et qu'elle leur avait envoyé un messager. C'est pourquoi le Temple de Basseclaire prévoyait d'envoyer Kedaaria Moondril sur place la saison dernière afin de découvrir les intentions de la Princesse de Boukhabdhā. En tant que nièce éloignée de cette dernière, Kedaaria avait toutes les chances de gagner sa confiance et d'obtenir des informations confidentielles. Malheureusement son enlèvement a retardé les opérations et maintenant que l'attaque des Médiatoliens est officielle la mission de la fille de Théodoria Leafstar risque d'être plus dangereuse que prévu.

Depuis la défaite des Sedeths, la situation à Boukhabdhā est explosive. Les Kaasahrs reprochent aux sœurs al-Dharrim, et notamment à Soraya, la disgrâce que les Habitants de la Côte de Lumière ont subie auprès de leurs Dieux. Soraya al-Dharrim est étroitement surveillée par la Religion d'Haashkar sur place, car certains se demandent si la louable contrition qu'affiche la Princesse depuis 8 ans est vraiment sincère. Plusieurs familles comploteraient d'ailleurs actuellement pour s'emparer par la force d'un trône qu'elles considèrent ne plus revenir de droit aux al-Dharrim depuis que le nom de leur illustre ancêtre a sévèrement été entaché par la faute des trois sœurs. La rumeur d'une réunion secrète avec un représentant d'une nation ennemie pourrait jeter de l'huile sur le feu et donner un prétexte aux uns et aux autres de passer à l'action. Mais un coup d'état contre la Princesse Soraya al-Dharrim serait sans doute moins dommageable pour Gandorâh qu'une alliance de cette dernière avec les Paloumiens.

C'est pourquoi, le Réseau Kahilien a fait appel à la Fondation Auromalum pour demander l'intervention de l'Equipage du Traqueur d’Étoile. Sa mission officielle sera d'escorter Kedaaria Moondril dans son voyage diplomatique auprès de la Princesse de Boukhabdhā. Son enlèvement ayant retardé cette opération, le Réseau craint que la Princesse Impériale ait besoin d'être accompagnée pour protéger sa vie et éventuellement pour l'aider à repartir si jamais les choses tournaient mal. L'objectif principal des PJs est de se servir de la diversion fournie par Kedaaria Moondril pour retrouver l'Agent infiltré à la Cour de Boukhabdhā et de l'exfiltrer, s'il est toujours en vie, afin qu'il délivre au Temple les informations qu'il a pu obtenir. Le fait qu'il ait cessé d'envoyer des rapports et qu'il ne soit plus localisable est inquiétant mais ne signifie pas pour autant qu'il ait été tué. Il a peut-être tout simplement été démasqué et neutralisé.

Le Sorcier d'Auromalum Azrahim est arrivé à Basseclaire il y a quelques heures. Il les attend au Sanctuaire de la Paix Divine pour les conduire au Temple Kahilien de Boukhabdhā où ils recevront un soutien logistique et les dernières informations que le Réseau a pu glaner. La Princesse Kedaaria Moondril devrait actuellement être, elle aussi, en chemin pour la l’Ambassade d'Auromalum.

Avant qu'ils ne quittent la salle de réunion, Héliane raconte aux PJs son entrevue avec l'Empereur au sujet du cambriolage de la Citadelle de Défense Impériale. Elle lui a expliqué les tenants et aboutissants de l’affaire et l'Empereur a fait part de son inquiétude concernant les immenses pouvoirs dont font usage les ennemis de Basseclaire. Il a également décidé de ne pas condamner son oncle Kallister Moondril qui n'a fait qu'agir sous la pression pour protéger ses enfants. Mais il a ordonné à Héliane de rapidement résoudre la situation. Dans le cas contraire, il se verrait contraint de faire à nouveau appel à l’Inquisition afin qu'elle finisse l'éradication des Vampires qui n'ont manifestement pas tous été chassés de la Capitale Impériale. Héliane a alors insisté sur le fait qu’Aménophéseth et ses séides n'appartiennent pas à la Hiérarchie Vampirique de Basseclaire. Ils viennent tout juste d’arriver et ils sont à l'origine de la Grande Purge, menée par l’Inquisition, qui a conduit à la chute de la Société non-vivante de la Cité. Refaire appel aux Haërites pourrait en fait servir les desseins de l’ennemi de l'Empire plutôt que de leur nuire.

Lorsque les PJs lui posent la question, Nivaïna leur explique qu’elle s'est rendue à l'Oasis où elle a longuement débattu avec Eozinia et Manashkar. Les Dieux Sedeths ont finalement décidé d'accepter la dévotion des Elfes. Ils vont utiliser leur influence sur eux pour les éduquer et apaiser leur rage et leur désir de vengeance à l'encontre des Humains.

Pendant le voyage vers Boukhabdhā, les PJs font la connaissance de Kedaaria Moondril, qui, en digne héritière de sa mère, Théodoria Leafstar, est une Messagère de Paix qui incarne la grâce et la sagesse au sein de la noblesse astélienne. Sa personnalité douce et naïve et son intelligence aiguisée se reflètent dans ses yeux empreints de curiosité. La beauté exceptionnelle de Kedaaria, associée à la douceur de sa voix, lui confère un charme naturel qui suscite la confiance. Elle dégage une immense sérénité et s'investit activement dans la préservation de la paix et de la stabilité. Sa détermination tranquille et son engagement en font une figure respectée au sein de la cour astélienne. Elle incarne l'alliance de la grâce et de la force, prête à relever les défis qui se présentent sur le chemin de la paix et de l’entente entre les peuples.

Boukhabdhā, la Perle du Désert.

La magnifique Cité-État de Boukhabdhā, surnommée « la Perle du Désert », scintille de ses hauts murs blancs et de ses tours dorées. Construite au bord de la baie de Sahirya, Boukhabdhā entretient des défenses et un réseau de rues qui suscite l'admiration de ses voisins. Fondée par les premiers nomades qui colonisèrent la Côte de Lumière, Boukhabdhā est bien plus qu'une simple cité ; c'est un symbole d'invincibilité et de l'héritage kaasahr. Aujourd'hui, Boukhabdhā possède une réputation de forteresse imprenable surtout après la guerre qui opposa Palenthe aux Qedaars lors de laquelle elle résista avec bravoure aux assauts répétés de ces derniers. Au début du Premier Siècle Après le Prophète, lors de l'Âge de la Reconquête, Boukhabdhā était considérée comme le centre du monde kaasahr, puisqu'elle était la demeure du Grand Al-Dharrim, le fondateur de la Fédération qui avait défait le puissant Empire de Palenthe. Boukhabdhā est le seul domaine kaasahr où les Régents portent le titre de Prince, en mémoire du Royaume d’Al-Dharrim. Ils étaient considérés, avant la Seconde Renaissance Sedeth, comme les seuls héritiers légitimes à être dignes de le reformer. La Tour du Matin, l'imposante citadelle où résident, depuis des siècles, les Princes de Boukhabdhā, trône à l'extrémité ouest de la cité. Cette puissante forteresse garde l'entrée du port et défend efficacement la cité contre toute menace maritime. Les murs massifs de Boukhabdhā, témoins de son histoire glorieuse, sont réputés pour être capables de résister à des années de siège. Dans la décennie qui suivit la mort du légendaire Al-Dharrim, en 37 Après le Prophète, Boukhabdhā perdit sa position de fer de lance du Kaasahrim. Cependant, près de 1 500 ans après la désagrégation de la Fédération Qedaar, la Perle du Désert conserve toujours sa réputation de Cité-État hautement influente dans le monde. Forteresse imprenable et joyaux culturel, Boukhabdhā est le symbole de l'histoire glorieuse et de la fierté du Peuple Kaasahr.

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Mais lorsqu'il fait silence, même les Oracles plongent dans l'incertitude.
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Le Sanctuaire de l'Illuminante Sérénité.

Le Temple de Kahil se dresse comme une merveille architecturale au cœur de Boukhabdhā. Ses dômes élégants et ses minarets finement ouvragés s'élèvent jusqu'aux cieux et reflètent la lumière du soleil en d'innombrables rayons dorés et argentés. L'édifice est entouré de jardins somptueux ornés de fleurs exotiques et d'arbres fruitiers. Ses murs extérieurs sont richement décorés de motifs géométriques complexes et de mosaïques colorées, évoquant des scènes mythiques et des versets sacrés de la liturgie Kahilienne.

Le Navire Nuage dépose les PJs au cœur d'une vaste cour intérieure au centre de laquelle est creusé un magnifique bassin entouré de colonnades finement sculptées. Un prêtre, vêtu d'une longue robe en soie bleue ornée de motifs dorés, s'avance solennellement vers eux. Une écharpe en soie blanche repose sur ses épaules et un turban assorti, agrémenté d'un saphir étincelant, couvre sa tête, tandis qu'il porte autour du cou une chaîne en argent qui soutient un pendentif représentant le symbole sacré de Kahil. Le Prêtre s'incline respectueusement devant les PJs et, d'une voix douce, il leur souhaite la bienvenue dans le Sanctuaire. Il parle en Kaasahr mais tous les PJs le comprennent. Puis il les conduit à l'intérieur du Bâtiment. Les PJs pénètrent alors dans une vaste salle de prière, somptueuse et spacieuse, couverte de tapis kaasahrs luxuriants et éclairée par des dizaines de lampes en laiton suspendues à un plafond voûté soutenu par des colonnes sculptées de motifs floraux. À l'extrémité de la pièce, un magnifique autel, orné de sculptures et de joyaux scintillants, est surplombé par la majestueuse statue du Seigneur Kahil, taillée dans une pierre précieuse d'un bleu profond et représentant le Dieu dans une pose méditative, les yeux clos et les mains jointes sur la poitrine, évoquant la paix intérieure et l'harmonie spirituelle qu'il inspire à ses Fidèles.

Les PJs arrivent finalement dans une salle de réunion au centre de laquelle trône une magnifique table ronde en bois autour de laquelle sont disposées une douzaine de chaises confortables rembourrées de tissu, et dans laquelle se tiennent trois personnes, deux hommes et une femme. Cette dernière, âgée d'une quarantaine d'années, est vêtue d'une robe de mage bleue nuit, légèrement transparente. Elle se tient dans l'ombre adossée à un mur et les bras croisés. En entrant, Azrahim la salue respectueusement. L'un des hommes, âgé lui aussi d'une quarantaine d'années, vient à la rencontre des PJs un sourire chaleureux aux lèvres. Vêtu d'une robe de prêtre de Kahil, il accueille les arrivants à bras ouverts. Après les avoir invité à s'asseoir, lui et l'autre homme, plus jeune que son aîné, portant également une tenue de prêtre, s'installent à leur tour, alors que la femme reste où elle est :

« Soyez les bienvenus, Princesse Impériale et honorable Équipage du Traqueur d’Étoile. Je me nomme Bachir al-Dharrim, Ambassadeur de Kahil à Boukhabdhā. Je dirige cet établissement. Avant de commencer, permettez-moi vous présenter ma sœur, la Maîtresse des Sciences Magiques Jasmine al-Dharrim et l’Émissaire de Kahil Faris al-Zubaïr (6) [425] qui est chargé de recevoir d'analyser et transmettre les rapports de notre agent disparu. »

Bachir al-Dharrim informe alors les PJs qu'il a appris, il y a quelques jours, qu'une servante de la Princesse Soraya al-Dharrim est détenue dans les geôles de la Tour du Matin. Son arrestation a cependant été discrète et personne n’en connaît la raison. Les Kahiliens pensent qu'il s'agit de leur Agent infiltré qui a sans doute été démasqué.

Jasmine al-Dharrim : « Se pourrait-il que Lohéann soit impliqué dans cette affaire, mon frère ? »

Bachir al-Dharrim : « Ma sœur, Lohéann n'est pas reparu à la Cour de Boukhabdhā depuis la défaite des Faux Dieux. C'était il y a huit ans. Je pense qu'il n'y reviendra plus. Tu perds ton temps à le chercher ici. Ce n'est pas ainsi, je le crains, que tu retrouveras ton fils. »

Bachir al-Dharrim expose ensuite aux PJs le plan d'évasion qu'il a mis au point :

1) Une fois qu'ils seront installés dans le Palais en tant qu'escorte officielle de l'Ambassadrice Astélienne Kedaaria Moondril, les PJs devront tout d'abord recevoir la confirmation que la servante prisonnière est bien l'Agent Kahilien disparu. Pour ce faire ils devront contacter un garçon d'écurie nommé Adamar ibn Kamil qui leur remettra également un sac contenant un déguisement de courtisane. Cet homme est un agent infiltré. Les PJs devront prendre garde à ne pas rester trop longtemps en sa présence et à ne pas lui adresser la parole afin de préserver sa couverture.

2) Si l'identité de la prisonnière est confirmée, ils devront ensuite localiser sa cellule et dérober la clef de son cachot sans que les gardes ne s'en rendent compte. Bachir leur remet un plan du palais, indiquant l'entrée des geôles. Si la servante prisonnière n'est pas l'agent disparu, Adamar devrait désormais avoir découvert et être en mesure de leur apprendre si elle est encore en vie et où elle se trouve.

3) En supposant que la servante prisonnière est bien l'agent disparu, les PJs devront la libérer et lui donner le déguisement de courtisane.

4) Une fois la servante déguisée en courtisane, les PJs devront l'aider à quitter les geôles sans qu'elle soit vue.

5) Une fois sortis des geôles, ils pourront la conduire discrètement à la sortie du Palais d'où elle pourra rejoindre seule le Temple tandis que les PJs rejoindront au plus vite la Princesse Kedaaria.

Bachir al-Dharrim termine en ajoutant que Kedaaria Moondril, en tant que Diplomate, ne pourra pas les accompagner dans les geôles et les écuries du Palais. Cela attirerait bien trop l'attention. Et eux-mêmes, en tant qu'escorte de la Princesse, devront être vus auprès d'elle. En effet une Diplomate apparaissant à la Cour sans ses Garde du Corps provoquerait à n'en pas douter des questions sur les occupations des dits Gardes du Corps.

La Citadelle de la Tour du Matin.

La Citadelle de la Tour du Matin, imposante et majestueuse, s'élève à l'extrémité ouest de Boukhabdhā, surplombant la cité et la baie de Sahirya. Ses murs massifs en pierre blanche reflètent la lumière du soleil levant, créant une vision éblouissante depuis la mer. Des tours élancées et des créneaux couronnent les murs, tandis que des arches élégantes ornent les entrées principales. Les accès à la Citadelle sont protégés par d'imposants ponts-levis en bois renforcé, surveillés par des dizaines de gardes impassibles, et des symboles magiques gravés sur les portes. Des archers postés sur les remparts observent inlassablement les environs et semblent prêts à intervenir à toute heure du jour et de la nuit pour défendre la Citadelle et ses occupants. La Tour du Matin, au centre de la citadelle, se dresse plus haut que tout autre édifice de la cité. Elle abrite les quartiers de la Princesse et offre une vue panoramique sur la mer. À l'intérieur des murs, des cours spacieuses, des jardins colorés, des fontaines et des statues raffinées s'épanouissent au cœur de l'architecture massive de la forteresse. La salle où siègent les Régents de Boukhabdhā, appelée la Salle du Roi, est richement décorée de tapis, de draperies et de symboles héraldiques.

Lorsque les PJs pénètrent dans l'opulente Salle du Roi sous le regard curieux de dizaines de courtisans et de nobles, magnifiquement vêtus qui chuchotent sur leur passage, ils constatent que la Princesse Soraya al-Dharrim les attend assise, avec une grâce royale, sur un siège somptueux, incrusté de gemmes précieuses et drapé de tissus luxueux. Elle est entourée de ses deux sœurs, les Princesses Yasmine et Djahemiss. Parées elles aussi de tenues éblouissantes et assises de part et d'autre de leur aînée, elles observent les PJs avec perplexité. Tout autour de la salle, postés devant des murs ornés de riches tentures aux couleurs chatoyantes, de nombreux gardes, équipés de lances et de cottes de mailles scintillantes, surveillent les accès l'air impassible. Parmi les nobles présents, les PJs remarquent également de nombreux Haashkarites, reconnaissables à leurs lourdes armures dorées, qui, le visage sévère, observent l'arrivée des visiteurs avec attention et semblent scruter les réactions de la Princesse :

Soraya al-Dharrim (en Kaasahr) : « Sois la bienvenue Kedaaria Moondril ainsi que tous les Astéliens qui t'accompagnent. Sache que je te pardonne mon enfant. Toi, Kedaaria, bint Théodoria, bint Théodrim Leafstar qui fut l'un des meurtriers de mon père, le très estimé et très lumineux Salim al-Dharrim. Je te pardonne et je t’accueille en ma demeure sans te tenir rigueur des crimes de ton grand-père qui assassina jadis froidement ma tante Kahima, la sœur de mon père. Car je suis la preuve vivante que le pardon existe en ce monde. Malgré le mal que j'ai fait à notre peuple, les Dieux ont décidé de m'accorder leur miséricorde et de me laisser poursuivre ma vie à la tête du Domaine le plus rayonnant du Kaasahrim. Bénis sois le Seigneur Haashkar et tous les Dieux ses Vassaux ! »

Kedaaria Moondril (en Kaasahr) : « Je suis honorée ma tante de marcher sur les pas de mes ancêtres et d'admirer la terre où ma grand-mère vit le jour. Je mesure d'ici toute la gloire de l'histoire kaasahr et du fondateur de notre peuple le Grand Al-Dharrim. Je prierai pour que sa mémoire illustre ne soit jamais oubliée. Je vous remercie pour votre accueil chaleureux et je vous sais gré de la miséricorde dont vous faite preuve à mon égard, malgré les épreuves qui vous ont accablée. La Lumière d'Haashkar, le Roi Soleil, brille sur vous ma Tante. Grâce vous en soit rendue. »

Après avoir échangé les formalités d'usage, Soraya al-Dharrim ordonne à un serviteur de conduire la Princesse Impériale d'Astélie et sa Suite dans les appartements qui lui ont été préparés.

Les PJs s'installent dans une suite luxueuse située au troisième étage de la Tour du Matin. Ils commencent alors à réfléchir à la stratégie qu'ils vont employer pour faire évader l'Agent Kahilien. Toutefois, Kedaaria leur rappelle qu'ils devront également se conformer à son emploi du temps car elle devra apparaître à la Cour en plusieurs occasions accompagnée de ses « gardes du corps ».

Opération Exfiltration.

Les PJs commencent par contacter discrètement Adamar ibn Kamil, le garçon d'écurie, qui leur confirme que la servante prisonnière est bien l'Agente Kahilienne nommée Houriya. L'Agent leur remet également un petit sac contenant un déguisement de courtisane que les PJs doivent dissimuler sur eux avant de le cacher dans leur suite.

Les PJs s'infiltrent ensuite dans les geôles du Palais pour consulter les Archives de la Salle de Gardes et localiser l'emplacement de la cellule d'Houriya dans le dédale souterrain.

Les PJs parviennent ensuite à subtiliser furtivement de la clef du cachot d'Houriya, détenue par le chef de la garde, le Capitaine Jalad al-Rashid.

Les PJs se faufilent alors jusqu'à la cellule mais en chemin, ils manquent d'être repérés par des gardes. Mystérieusement, ceux-ci passent devant eux sans les voir.

C'est alors que Lohéann Haëris apparaît devant eux et murmure :

Lohéann : « Vous attirez bien trop l'attention sur vous jeunes gens. »

Le Mage-Prêtre d'Eozinia leur annonce que sa Déesse lui a donné l'ordre de les aider à libérer la Kahilienne. Mais il se heurte à l'hostilité de Dosezhno qui se montre très peu enclin de collaborer avec celui qui a trahi ses anciens amis.

Les PJs parviennent finalement devant la cellule de l'Agente Secrète. Elle est surveillée par deux gardes. Dosezhno jette devant eux une fiole qui, en éclatant, libère une poudre volatile qui provoque leur endormissement.

A l'intérieur de la cellule, les PJs découvrent la Kahilienne en tenue de servante, incapable de communiquer ni même de bouger, elle semble comme paralysée. Lohéann explique que la jeune femme a été envoûtée par un puissant charme mais qu'il peut l'en libérer.

Lorsque la servante est délivrée de ses chaînes et du charme qui la paralysait et que les PJs lui indiquent qu'ils sont venus pour la faire sortir, elle leur annonce qu'elle dispose d'informations cruciales qui nécessitent une intervention immédiate. Les PJs vont devoir s'en charger car elle-même ne peut plus rester au Palais, sa couverture ayant été démasquée.

Pendant qu'elle revêt la tenue de courtisane apportée par les PJs, sans se soucier de sa pudeur, Houriya explique (en Astélien) qu'elle a assisté à la rencontre entre une puissante Envoyée de l'Empire de Paloum et la Princesse de Boukhabdhā. Lors de celle-ci Soraya al-Dharrim a révélé la vérité au sujet de l'identité des Dieux Kaasahrs. Une autre réunion doit avoir lieu très prochainement pour entériner l'alliance entre Boukhabdhā et Paloum. Cette deuxième rencontre secrète est imminente et il faut absolument y assister afin de découvrir les plans des ennemis de Gandorâh.

Mais ce n'est pas tout. Houriya a également découvert un complot à l'encontre de la Princesse de Boukhabdhā qui viserait à faire échouer l'alliance en assassinant l'Émissaire Paloumien et en faisant accuser Soraya de la responsabilité de cet acte. Les assassins seraient des Infernalistes Skaarites, membres du Tout Puissant Temple de Skaār, infiltrés à la Cour de Boukhabdhā, qui manipuleraient une faction opposée aux sœurs al-Dharrim. Leur objectif serait de les faire destituer, estimant qu'ayant terni le Karmzahā de leur famille, elles ne méritent plus de régner sur le Domaine le plus prestigieux du Kaasahrim. Les assassins seraient infiltrés au sein du Palais et ils projetteraient de faire tuer les trois sœurs pour mettre sur le trône un régent prétendument fidèle à Haashkar, mais qui pourrait bien être en réalité un serviteur de Skaār.

Une fois que la servante est déguisée en courtisane, les PJs l'escortent hors des geôles. Aidés par les puissants pouvoirs de Lohéann, ils parviennent à la conduire jusqu'à la sortie du Palais sans être repérés. Ils se hâtent ensuite de rejoindre la Princesse Kedaaria dans sa suite. Lohéann les accompagnent.

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Concertation.

Une fois l'évasion réussie, les PJs réfléchissent aux décisions qu'ils vont prendre suite aux informations qu'ils ont recueillies sur le complot contre la Princesse Soraya et l'Émissaire Paloumien.

Certains hésitent à laisser les Skaarites mener à bien leur plan. Comme l'a dit Héliane, un coup d'état contre la Princesse de Boukhabdhā est préférable à la conquête par Paloum d'un second Sultanat Kaasahr.

Comme Houriya le leur a demandé, Lohéann souhaite lui aussi assister à la rencontre secrète afin de découvrir les intentions de Soraya et la nature des accords qu'elle a passés avec Paloum.

Lohéann explique qu'il constate avec tristesse que le Kaasahrim est une nouvelle fois en train de se perdre et que les familles qui se sont compromises il y a 8 ans lors de la Seconde Renaissance Sedeth sont sur le point de commettre encore la même erreur. Il souhaiterait empêcher Soraya al-Dharrim de se lancer dans une nouvelle révolte vouée à l'échec. D'autant plus que les Dieux Sedeths ont désormais renoncé à leurs ambitions de reconquête de leur territoire ancestral et ont décidé de respecter sincèrement la Loi d'Haëroon. Lohéann aimerait donner cette information à Soraya mais Eozinia le lui a interdit. La Déesse Cygne lui a appris que les Rebelles Kaasahrs sont soumis à une épreuve divine qu'ils sont seuls à pouvoir surmonter et à laquelle ils sont, une nouvelle fois, sur le point d'échouer. La clémence d'Haashkar n'avait pour seul but que de donner une chance aux dissidents de retrouver la Voie de la Lumière. Mais ils ne l'ont pas saisie. Leur châtiment sera sans doute terrible cette fois et Lohéann se sent responsable. Il aurait aimé que tous les Kaasahrs, un peuple auquel il tient particulièrement car sa mère en est originaire, retrouvent enfin la paix. Mais comment les blâmer de rêver de vengeance après avoir subi une si cruelle trahison ?

Finalement Kedaaria informe le groupe qu'elle a réussi à obtenir des informations sur la rencontre secrète. Elle en connaît désormais le lieu et le moment. Elle explique qu'elle a établi des liens de confiance avec des diplomates, des courtisans et plusieurs personnalités présentes à Boukhabdhā. En posant les bonnes questions et en recoupant leurs réponses, elle a pu faire plusieurs déductions. Tout d'abord, elle est presque certaine que l’Émissaire Paloumien est déjà arrivé à Boukhabdhā. Il se cache probablement en ville dans l'attente de la rencontre secrète. Kedaaria pense que celle-ci devrait avoir lieu ce soir dans une ancienne bibliothèque abandonnée située dans le quartier marchand de Boukhabdhā. La Princesse Soraya est actuellement en visite officielle dans ce quartier. Cette bibliothèque était autrefois un lieu de connaissance et de sagesse mais il est aujourd'hui peu fréquenté, offrant ainsi un endroit discret pour des entretiens confidentiels. Et justement, Soraya doit passer la nuit dans la résidence d'un courtisan allié de sa famille qui se situe à proximité de cette bibliothèque. Avec l'aide de ses sœurs, dont l'une était, sous l'Empire de Sédie, une servante de Mushkar, le Dieu des Assassins, Soraya devrait s'éclipser de cette demeure durant la nuit et se rendre discrètement à la réunion avec l’Émissaire Paloumien.

Kedaaria ajoute que pendant son séjour elle a eu l'occasion de converser à plusieurs reprises avec la Princesse de Boukhabdhā. Celle-ci lui a confié ressentir une menace pesante sur son règne. Elle est consciente que certaines familles puissantes au sein du Kaasahrim souhaiteraient la voir déchue du trône. Soraya a exprimé une profonde volonté de se repentir pour les blessures infligées au Kaasahrim, mais elle est également consciente des cicatrices profondes qu'elle a laissées dans l'histoire de sa famille. Soraya, malgré son statut de dirigeante, se révèle être une femme marquée par la tristesse et la colère. Elle a partagé quelques souvenirs intimes avec Kedaaria, notamment l'histoire tragique de la grand-mère de cette dernière, Kahima, assassinée par son époux Théodrim Leafstar. Elle évoque également son père, le grand et lumineux Salim al-Dharrim, injustement accusé par les Astéliens et exécuté. Huit années après sa mort (Hiver 431 – Hiver 439), il a été réhabilité, mais pour Soraya, l'injustice subie par son père reste une blessure indélébile. Salim al-Dharrim était un héros et il est mort en tant que tel. Les Astéliens ont sali son Karmzaha et ce qu'ils ont fait après pour le rétablir n'y change rien. La tristesse et la colère de Soraya semblent ancrées en elle, suscitant des inquiétudes quant à ses intentions futures. Elle n'a cependant rien révélé de concret pouvant suggérer des projets de révolte ou de trahison envers les Dieux Kaasahrs.

L'Espionnage de la Rencontre secrète.

Après avoir pris quelques renseignements sur sa localisation, les PJs se rendent discrètement de nuit dans la bibliothèque abandonnée. Lohéann les accompagne. Se dissimulant silencieusement, parmi les étagères délabrées et les toiles d'araignée, ils assistent à l’arrivée de deux groupes distincts qui se rencontrent dans le hall d’entrée poussiéreux de l’ancien temple du savoir.

Chacun des participants dispose d'une escorte réduite. Lorsqu’elles abaissent leurs capuches, les PJs reconnaissent Soraya al-Dharrim et ses deux sœurs, dissimulées sous de longues capes noires, accompagnées de trois hommes vêtus de robes de mage. Leur faisant face l’Émissaire Paloumien est quant à lui flanqué de trois guerriers Wûrghs et d’une femme à la beauté époustouflante, que certains PJs se souviennent avoir déjà aperçue à la Cour de Boukhabdhā. Les PJs reconnaissent également l’Émissaire ; il s'agit de l'un des Guerriers de Dhâar qu’ils ont affrontés dans la Forteresse de Belléphon en Hiver 451.

Les PJs assistent alors à la la négociation entre les deux partis et ils découvrent les objectifs de la rencontre :

 Consolider l'alliance secrète entre Boukhabdhā et Paloum en coordonnant les efforts militaires, en partageant les renseignements et en élaborant des stratégies communes pour affaiblir leurs ennemis.

 Planifier une offensive conjointe contre les forces Palenthines. Boukhabdhā et Paloum doivent définir des plans tactiques, décider des points d'attaque et coordonner le mouvement de leurs troupes.

 Négocier un partage de ressources en approvisionnement militaire, alliances politiques, et même échanges commerciaux pour renforcer les positions des deux parties.

 Élaborer une stratégie visant à discréditer les Dieux Palenthins afin de gagner le soutien du peuple kaasahr encore fidèle aux Faux Dieux.

 Contacter les Alliés Kaasahrs de la Princesse et décider de la meilleure manière de mobiliser ces forces secrètement loyales aux Vrais Dieux Sedeths.

 Planifier des mesures pour sécuriser les frontières des deux domaines alliés afin de les protéger contre une inévitable contre-attaque Palenthine.

L'Attaque des Skaarites.

Soudain les ombres s’agitent autour des participants, et des hommes enturbannés vêtus de noir surgissent de toutes parts, armes au clair. L’un d’eux s’écrie en kaasahr « Mort aux envahisseurs ! Pour la Princesse ! »

Le chaos s'empare alors de la salle, et Soraya semble tout aussi surprise que les Wûrghs. Tout le monde se prépare au combat, mais il apparaît rapidement que les assaillants ne ciblent que les Wûrghs, ignorant les Kaasahrs.

Soraya hurle : « Non ! Arrêtez ! Bande de Traîtres ! » L’Émissaire la foudroie du regard et s’exclame en Wûrgh « Félonie ! » tout en dégainant ses armes.

Après une brève hésitation, les PJs, sur l'impulsion de Jördensønn, décident de frapper les Skaarites.

Fight.

Les Assassins se concentrent sur les Wûrghs. Ces derniers ont à peine le temps de sortir leurs armes et de parer les assauts de leurs adversaires. Ils finissent par être en mesure de contre-attaquer mais ils sont largement en sous-nombre, et commencent à se replier. L'un d'entre eux tombe d'ailleurs sous les coups de l'un des assaillants.

Soraya donne alors l'ordre aux trois Sorciers de son escorte de faire feu sur les assassins, tandis que Yasmine et Djahemiss dégainent leurs armes et se positionnent entre leur sœur et les assaillants de sorte à pouvoir s’interposer contre tout éventuel ennemi la prenant pour cible. Elles sont bientôt rejointes par Dosezhno et Jördensønn qui, malgré la méfiance des sœurs, s'avancent pour les défendre. Pendant ce temps les Sorciers Kaasahrs clairsèment de leur puissants sortilèges les rangs Skaarites.

Parmi ceux-ci, les PJs repèrent rapidement un Assassin qui se distingue des autres par son apparence, manifestement inhumaine, et ses mouvements plus rapides et d'une agilité exceptionnelle. Il est vêtu comme ses complices d'une large tunique et d'un pantalon de soie noire, sous un plastron de cuir ténébreux. Un turban enroulé autour de sa tête ne laisse voir de son visage que de sinistres yeux reptiliens entourés d'une peau couverte d'écailles sombres.

Les PJs décident de concentrer leurs frappes sur lui et ils manquent de justesse de l'abattre. Alors que leur cible s'effondre, un magnifique humain à la peau argentée irradiant un léger halo doré se matérialise à côté de lui et le fait disparaître.

Privés de leur probable chef, les autres assaillants disparaissent dans les ombres de la bibliothèque abandonnée.

Dénouement.

Les Émissaires Paloumiens se retirent grâce à Yalnasha, la Réprimeuse de Parjure, qui déploie des ailes de lumière majestueuses pour créer un portail scintillant. Avant qu'ils ne disparaissent dans un tourbillon de lumière, la Servante Divine d'Aliasha, la Déesse Wûrg de la Paix, fait comprendre à l’Émissaire que Soraya n'a pas trahi son serment.

Soraya al-Dharrim remercie alors chaleureusement les PJs pour leur intervention et leur demande quelles sont leurs intentions désormais. Vont-ils la dénoncer aux Haashkarites ? Les PJs lui promettent de ne pas la trahir. Alors la Princesse les remercie une nouvelle fois et elle leur affirme avoir une dette envers eux.

Épilogue.

Dosezhno et Keton notamment, se servant des propos de Lohéann, tentent de convaincre Soraya de renoncer à sa guerre contre le Panthéon Kaashar. La Princesse promet d'y réfléchir mais elle leur affirme qu'il n'est pas aisé pour elle d'agir à l'encontre de ce que lui dicte son cœur. La Cause Sedeth est la seule Cause Juste. Toutes les autres ne sont que mensonges et trahison.

Une fois que Soraya et ses sœurs ont quitté la bibliothèque, Lohéann rejoint les PJs et les remercie, notamment Dosezhno, pour leur intervention. Erwen lui demande alors s'il connaît la créature qui a emmené au loin l'étrange assassin aux yeux reptiliens. Lohéann répond avoir reconnu le Démon Grioroth, qui était jadis au service de l'Impératrice des Ténèbres Amira al-Sukah, la Dirigeante du Tout Puissant Temple de Skaār. Celle-ci est censée avoir été tuée par Ménophis en Automne 442. Aurait-elle finalement survécu ou son ancien démon gardien aurait-il été réinvoqué par un autre Infernaliste ? Même si Lohéann trouve incroyable qu'elle ait réussi à survivre à l'attaque du Roi des Morts, il subodore que l'Assassin qu'ils ont affronté n'était autre que Masud al-Djalaïa, le petit-fils d'Amira.

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Lorsqu'il disserte les sages s'abreuvent de ses paroles
Mais lorsqu'il fait silence, même les Oracles plongent dans l'incertitude.
Tel est Zortanos le Voyageur, dit le Sage Errant.

Président d'honneur Date d'inscription : 25/03/2005

Automne 453

Les Ruines de la Ferme Waldthar

[24/02/24. Blaise, (Dosezhno), Erwen, Galeon, Eldric, Jördensønn, Keton]

Introduction.

Dans la matinée du 15^e Eosillial 453 (10^e mois de l’année), la Chancelière Impériale Dame Héliane Longsword reçoit les PJs dans ses somptueux appartements au Château de Rocsombre.

Héliane Longsword : « La Bataille de Boukhabdhā a commencé. Les forces Paloumiennes ont débarqué autour de la cité au début de l'Automne et en ont commencé le siège. Le Dieu Narshâh serait présent en personne ainsi que le Seigneur Belléphon. Ceux-ci commanderaient eux-mêmes l'attaque. D'après mes informations aucun d'entre eux n'est parvenu pour le moment à détruire les murailles de la cité où y pénétrer. La défense de celle-ci serait assurée par une force infiniment inférieure en nombre, composée presque exclusivement d'Haashkarites. Apparemment ils étaient prêts à recevoir l'assaut contrairement aux troupes régulières du Domaine qui, elles, ont été surprises par l'attaque et ont commencé tardivement à rejoindre les remparts pour repousser les assauts ennemis.

Héliane Longsword : « Pendant ce temps à la Citadelle de la Tour du Matin les sœurs al-Dharrim auraient échappé de justesse à une tentative de meurtre juste avant l'apparition à l'horizon des premières voiles wûrghs. Elles auraient réussi à s'échapper par des souterrains secrets et personne ne les a plus revues. Le commandement du domaine aurait été provisoirement confié à un Haaskarite nommé Ramahan al-Dharrim, qui serait, après les sœurs, l'héritier légitime du trône.

Héliane Longsword : « Les Paloumiens semblent incapables de prendre la cité dans l'état actuel des choses et ils s'installent pour un long siège. Des rumeurs prétendent cependant que d'autres Divinités Médiatoliennes, dont Dhâar lui-même, pourraient intervenir prochainement pour aider à abattre les Murailles de l'imprenable Perle du Désert. J'ai également entendu dire que tous les Domaines Kaasahrs mobilisent actuellement leurs armées et se préparent à une nouvelle guerre. Mais je n'ai pour le moment pas plus de détails. Et le plus important de ces « détails » qui me manquent est sans aucun doute, le camp dans lequel ils vont se battre.

Héliane Longsword : « L'Empereur est informé de la situation mais il n'a pas encore décidé si l'Astélie se mêlera ou non à ce conflit. »

Héliane présente ensuite le nouveau venu, Eldric Stormblade. Elle explique qu'il s'agit d'un Mercenaire Lughar qu'Elrik a trouvé moribond, il y a un mois sur une berge du Slizz. Lorsqu'il lui a raconté sa mésaventure, l’Éclaireur a jugé opportun de l'amener à Rocsombre. Et en effet son histoire est troublante et pourrait avoir un lien avec la guerre que mène actuellement l'Empire. C'est pourquoi Héliane souhaite que le Traqueur d’Étoile se charge de cette affaire.

Héliane donne ensuite la parole au jeune Maître d'Armes afin qu'il raconte au groupe son périple. Celui-ci relate avoir été attaqué par une bande de Gnârks qui ont dérobé un précieux trésor appartenant à ses employeurs. Recruté à Ornethon par deux hommes mystérieux, Eldric a été chargé de les aider à convoyer en lieu sûr leur trésor, apparemment convoité par les Gnârks. Eldric s'est vu confier la mission de trouver des renforts et de récupérer ce trésor afin de l'amener dans un lieu nommé « Valrys ». Il évoque également une bague qui lui a été confiée, et qui est intimement liée au trésor disparu. Elle est en effet capable de le localiser si on s'en approche suffisamment.

Héliane pense qu'il serait intéressant de se rendre sur le site de l'attaque afin de trouver une piste qui pourrait mener aux Gnârks et à ce fameux trésor tant convoité. Eldric pourra les y conduire. Même si les Gnârks qui ont attaqué son groupe sont capables de voler, il est fort peu probable qu'ils aient pu emporter dans les airs la caisse contenant leur butin. Il doit donc y avoir une piste à suivre sur place. Certes celle-ci remonte à plus d'un mois, mais les PJs comptent parmi eux de fins limiers.

Blaise prend ensuite la parole. Il explique qu'il a reçu chez lui une nouvelle visite de la Vampire Kaasahr avec qui il a eu un long entretien, lors duquel elle lui a révélé de nombreuses informations cruciales. Tout d’abord elle a reconnu être « une Apôtre d'Aménophéseth ». Elle a ajouté que le plan du Seigneur Vampire est de prendre le contrôle de Basseclaire et elle a demandé à Blaise de faire en sorte que l'Equipage du Traqueur d’Étoile ne s'oppose plus à ses projets. S'il refuse d'obéir, elle a menacé de s’emparer de la Baronnie de Marvey puis du Comté de Mayël. Elle a confirmé que son groupe est responsable du vol du livre démoniaque mais ils n'ont apparemment pas l'intention de s'en servir. L'ouvrage n'était qu'une monnaie d'échange, offert en cadeau à leur premier pion. En contrepartie de ce modeste présent, celui-ci leur a ouvert les portes de Basseclaire, leur indiquant d'autres individus dans la cité qui seraient susceptibles de rejoindre leur camp. La Vampire a également été intéressée par Borgias lorsque Blaise lui en a parlé. Il lui a demandé si elle le connaissait et apparemment ce n'était pas le cas mais elle a demandé à en apprendre plus sur lui. Enfin, elle a réclamé que Blaise lui donne les noms de Sorciers du Cercle Blanc qui pourraient être corrompus au sein de la Fraternité. Elle souhaiterait manifestement les recruter. Blaise termine en conseillant au groupe la prudence car il est fort probable, désormais, qu'Aménophéseth dispose de serviteurs au sein même de la Cour Impériale. Blaise signale également la disparition mystérieuse de deux Sorciers du Cercle Blanc qui s’est produite au milieu du mois de Kahial. Personne au sein de l’Ordre ne semble savoir ce qui a bien pu leur arriver.

Le site de l’attaque.

Les PJs remontent le Slizz à bord du Traqueur d’Étoile. Le navire passe au large du port de Valdimore avant de jeter l'ancre dans la ville de Bristhon, le soir même de leur départ. Débarquant et prenant la route du nord, guidés par Eldric, les PJs finissent par arriver, une heure plus tard, en vue d’un immense camp militaire dressé à la lisière de la Moondril.

Les PJs comprennent rapidement que ce campement, qui s’étend sur une large partie de la plaine jusqu’à la berge du fleuve, est occupé par une armée astélienne. Des dizaines de tentes ornées des emblèmes des différents Ordres qui la composent, forment une véritable cité temporaire, tandis qu’à leur sommet, les étendards impériaux flottent au gré de la brise nocturne (un rocher noir surmonté d’un château, se dressant devant une lune blanche brillant dans un ciel bleue nuit émaillé d’étoiles). Les PJs peuvent discerner les emblèmes distinctifs des Sentinelles, des Lames Justicières, des Chevaliers Blancs d’Haëroon, de l’École des Vives Lames de Lugh, et des Éclaireurs de Niva. Des brasiers incandescents et des piquets de bois délimitent le vaste périmètre du camp. Partout des soldats impériaux patrouillent ou discutent autour de feux de camp en sirotant des boissons chaudes aux parfums épicés. Les PJs peuvent estimer à plusieurs centaines le nombre de militaires présents. Tout autour du camp des Sentinelles, revêtues d'armures de plate imposantes, et tenant fermement des hallebardes, montent la garde, surveillant attentivement les environs.

Lorsqu’ils s’approchent, les PJs sont arrêtés par les Sentinelles qui leur interdisent l’entrée du camp : « Cette zone n’est pas autorisée aux civils ». Lorsque Galeon leur montre l'accréditation impériale d'Héliane Longsword cependant, l'une des Sentinelles escorte les PJs jusqu’à la tente de Commandement, la plus imposante du camp. En chemin, dans l'obscurité éclairée par quelques torches, les PJs discernent au centre du camp, un immense charnier de corps brûlés. Une odeur tenace de cendres flotte dans l'air. A première vue, il s’agit de cadavres de Gnârks. À l'intérieur de la tente, des cartes déployées sur une table stratégique montrent les détails des environs du camp. Des marques sont dessinées à divers endroits. Dans un coin de la tente, des officiers en armures discutent en chuchotant. Les PJs sont alors conduits vers un homme d’une trentaine d’années vêtu d'une lourde armure de plates complète et arborant une épée à deux mains accrochée dans le dos. Le regard sévère, il les accueille froidement. Puis il se présente, Commandant de l’Armée Astélienne Hedfrid Tadilie ( Cool

[423], et leur demande d’une voix austère ce que viennent faire ici les Agents de la Chancellerie Impériale.

Le Commandant Hedfrid Tadilie conduit ensuite personnellement les PJs à la tente médicale. Escortés par cinq Justiciers en armure, les PJs pénètrent sous la tente et découvrent un véritable petit laboratoire de campagne. Des instruments étranges et des parchemins sont dispersés sur une table. Au fond de la tente, quatre cadavres reposent sur des tables, soigneusement allongés et couverts de draps. Lorsque les PJs entrent, Kenalan McFerty, apparemment occupé à relire des notes, lève les yeux vers eux.

Hedfrid Tadilie : « Voici le Thanathologue Kenalan McFerty. Je l’ai fait venir ici pour qu’il examine les corps et comprenne les circonstances de cette étrange bataille. Guérisseur, ces individus sont des Agents de la Chancellerie Impériale, vous pouvez leur révéler ce que vous avez découvert. »

Kenalan leur apprend alors que deux des quatre victimes n’étaient pas vraiment humaines. Elles n’étaient ni mortes ni vivantes. Il s’agissait probablement d’engeances vampiriques, des créatures connues sous le nom d’Hémophages en Occultisme. Le Commandant Tadilie leur précise que cette information est évidemment confidentielle.

Kenalan ajoute que les soldats ont trouvé parmi les affaires des Gnârks, un portait représentant un enfant sur le ventre duquel est dessiné un symbole ressemblant beaucoup à l’emblème de la famille Leafstar. Il le sort d’un coffre posé contre un pan de toile de la tente et le montre aux PJs. Ceux-ci reconnaissent l’une des primitives représentations de Jördensønn qu’ils ont déjà vues maintes fois : Un tableau de bois, d’environ 30 centimètres de côté, sur lequel est grossièrement représenté, probablement au charbon de bois, un humain, manifestement un enfant, sur le ventre duquel est dessiné un arbre surmonté de trois étoiles.

Kenalan fait remarquer à Jördensønn qui examine en vain la tablette de bois, qu'au dos de celle-ci est dessiné un symbole caractéristique. Il s’agit d’un Disque noir dont un quart est partiellement et irrégulièrement rongé. Le jeune Berserker annonce alors qu'Elrik lui a dit que ce symbole appartient à la Tribu des Rongeurs d'Ombre qui fait partie des Clans Gnârks que combattent les Éclaireurs dans les égouts de Basseclaire.

Revenant à la Capitale le lendemain, les PJs demandent à Isaline Malfroy (1) [406], la Tutrice d'Elysa de pratiquer un Fossile de l’Histoire sur la tablette. Apparaît alors devant les PJs la vision de ruines se dressant dans un environnement boisé et dans lesquelles sont rassemblés des Gnârks. Ceux-ci sont vêtus d’armures de cuir noir par-dessus des vêtements crasseux et armés de poignards et d’épées courtes rouillées. L’emblème du disque noir rongé est visible un peu partout sur leurs habits. La vision montre une dizaine de ces Gnârks assis dans les ruines en train de discuter manifestement au sujet du portrait que l’un d’eux tient entre ses griffes. Derrière celui-ci un trou dans le sol permet manifestement d’atteindre des galeries souterraines desquelles sortent d’autres Gnârks vêtus de la même tenue que leurs congénères. Ceux-ci s’approchent du groupe en train de regarder le tableau. L’un des Gnârks assis montre aux nouveaux arrivants une civière usée et des cordages soigneusement enroulés. Les nouveaux arrivants emportent ces deux objets vers le trou dans le sol et y disparaissent. Une autre vision montre l’extérieur des ruines. Elles ressemblent à celles d’une ancienne ferme située dans une clairière au cœur d’un petit bosquet de chênes.

Erwen reconnaît l’endroit. Il s’agit d’une ancienne ferme dans laquelle aurait vécu il y a des siècles un Druide de Séraphus Héroïque nommé Assorowar Waldthar (10) [-19]. Elle a commencé à tomber en ruines il y a des siècles lorsque le Druide se retira, emmenant tous les animaux qui vivaient avec lui pour s’installer au cœur de la Moondril. Cette ferme se situe à environ 10 kilomètres au sud de Valdimore et à 15 kilomètres au nord-ouest de Basseclaire.

Les Ruines de la Ferme Waldthar.

A partir du port de Valdimore, il faut environ 3 heures de marche vers le sud pour atteindre le bosquet dans lequel se dressent les ruines de la Ferme Waldthar. En approchant du bosquet, les PJs aperçoivent dans le ciel de grands vautours planant en cercle. Utilisant des Mixtures alchimiques nommées « Peau de l'Ombre », ou leurs propres capacités, les PJs se rendent tous invisibles et avancent discrètement jusqu'à la clairière.

Les PJs découvrent alors les vestiges d'une ancienne bâtisse, désormais réduite à des murs en ruine et des colonnes effondrées. A proximité de celle-ci, crépitent trois feux de camp relativement rapprochés autour desquels sont disposées diverses provisions, des paillasses rudimentaires et des sacs de voyage éparpillés. Non loin des feux de camp et des sacs de voyage, plusieurs carquois ont été soigneusement positionnés contre des souches et des troncs d'arbre. Les observent discrètement une vingtaine de Gnârks Vautours assis autour des feux de camp, tandis que quelques-uns d’entre eux sont en train de torturer un Gnârk Rat attaché à un arbre. Les cris de douleur résonnent dans la clairière, tandis que les tortionnaires cherchent manifestement à extorquer des informations à leur malheureuse victime.

Après s'être soigneusement préparés, les PJs passent à l'attaque, prenant par surprise les Gnârks qui se font massacrer sans avoir le temps de réagir. L'un des Vautours tente d'égorger le Rat avant de s'enfuir mais Blaise l'en empêche. Après ce combat expéditif, Eldric annonce qu'il ressent la présence du trésor dans les ruines de la ferme. Blaise prend alors le contrôle mental du Rat et lui ordonne de conduire les PJs à sa tanière.

L’Antre des Rats.

En pénétrant dans les ruines, Eldric indique que le trésor se situe non loin sous leurs pieds, probablement dans une galerie souterraine. Les PJs découvrent alors la fissure qu’ils ont aperçue dans la vision du Fossile de l’Histoire. Il s’agit sans doute de l’entrée d’un souterrain qui conduit vers les profondeurs où repose le trésor convoité.

Les PJs s’aventurent alors dans un passage étroit et obscur. Les seuls sons qui rompent le silence oppressant sont les échos de leurs propres pas et les crissements sinistres qui semblent provenir de créatures invisibles, tapies dans les ombres. Les tunnels s'étendent devant eux comme un labyrinthe mystérieux, et une atmosphère épaisse pèse sur leurs épaules. Les parois semblent vibrer de murmures indistincts, donnant l'impression que quelque chose ou quelqu'un les observe dans l'obscurité. Eldric, grâce à la connexion mystique de sa bague avec le trésor, ressent instinctivement, la direction que le groupe doit suivre pour s’en rapprocher. Celle-ci correspond d'ailleurs à la direction que prend le Rat contrôlé par Blaise.

Soudain, au bout de plusieurs dizaines de minutes de marche, le groupe s’arrête devant un mur en apparence ordinaire que le Rat a traversé en se glissant dans un trou de souris. Eldric annonce qu'il perçoit la proximité du trésor de l’autre côté de cette paroi.

Examinant attentivement le mur à la lueur des torches, Galeon comprend qu'il s'agit d'un pan escamotable qui peut être démonté et remonté rapidement. À l'aide de leviers improvisés, les PJs parviennent à dégager les pierres une à une, révélant un passage secret derrière le mur. Celui-ci semble être un couloir étroit menant plus profondément dans les entrailles du souterrain. Mais malgré l’obscurité insondable qui règne dans ce passage, Eldric confirme que le trésor se trouve à quelques mètres devant eux.

Les PJs finissent par arriver à l’entrée d’une grande salle, plongée dans la pénombre, éclairée seulement par la lumière vacillante de quelques torches. Des couvertures usées, des paillasses et des sacs de toile contenant des provisions sont disposés le long des parois de la salle, tandis que des peaux d'animaux et divers ustensiles sont éparpillés dans la pièce. Des torches rudimentaires, confectionnées à partir de morceaux de tissu trempés dans une substance inflammable, fournissent un éclairage tamisé qui projette sur les murs humides des ombres dansantes. Au milieu de la salle, se trouve une grande caisse de bois qu'Eldric reconnaît immédiatement. Dans un coin plongé dans l’obscurité, les PJs discernent une silhouette de femme, assise parterre et attachée à un tonneau. Vêtue d’une robe claire, elle est visiblement inconsciente. Les PJs entendent Jördensønn murmurer le nom d’Ennëa ! C'est alors que des crissements retentissent dans l’obscurité.

Soudain, des dizaines de rats surgissent des zones d’ombre de la pièce et, prenant la forme de Gnârks armés de poignards et d’épées courtes rouillées, ils encerclent les PJs, leur coupant toute possibilité de retraite. Ils portent sur leurs vêtements le disque noir rongé, emblème de la tribu des Rongeurs d'Ombre. L’un d’eux s’exclame en Astélien : « Le Fils de la Terre est venu à nous comme je l’avais prévu ! ». Puis il prend une Forme Bestiale à mi-chemin entre un Gnârk et un Rat et se jette dans la mêlée au côté de ses congénères.

Fight.

Les Gnârks sont largement en surnombre et le combat s'annonce mal pour les PJs qui sont pris en tenaille. Les Archers se retrouvent dans l'incapacité de décocher leurs flèches. C'est alors qu'Erwen organise une manœuvre de repli dans le couloir pour permettre à Galeon, Ysélia et Nivaïna de tirer sous le couvert de Jördensønn et Eldric qui affrontent les Gnârks au corps-à-corps. Pendant ce temps, Dosezhno se bat seul contre le Rat Bestial soutenu par Erwen qui contrecarre les attaques du monstre.

Alors que les PJs sont sur le point d'être débordés par la marée gnârk aux armes empoisonnées, Erwen ordonne à tout le groupe de cibler leur chef. Celui-ci subissant les attaques de Dosezhno, des Archers et des Sorciers, finit par sonner la retraite de son clan. Tous se changent alors en rats et ils « quittent le navire », filant entre les jambes des PJs.

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Le réveil des morts.

Alors que les Gnârks finissent par tous s’enfuir et que les PJs s'apprêtent à porter secours à Ennëa et à ouvrir le coffre au « trésor », les cadavres des ennemis abattus par les PJs commencent à se relever lentement et à marcher vers eux. Simultanément, une brume grise s'élève dans un coin de la pièce au milieu de laquelle se matérialise une silhouette inquiétante. Il s'agit d'un homme vêtu d'une longue robe de mage noire. Ses traits pâles contrastant avec ses longs cheveux noirs qui tombent en cascade. Ses yeux, pénétrants et terrifiants, fixent les PJs avec une intensité surnaturelle, tandis qu'un sourire carnassier se dessine sur ses lèvres et que la brume fantomatique qui l'entoure se répand lentement dans la pièce.

Le Vampire : « Vous avez l'impression d'avoir remporté une victoire n'est-ce pas ? … Mais vous ne réalisez pas à quel point votre combat est vain … Si vous vous acharnez à choisir le camp des faibles, vous finirez par être vaincus … Rassurez-vous je ne suis pas venu pour vous éliminer, je ne m'abaisserai pas à une telle futilité, sauf évidemment si vous m'y obligez. Cependant j'ai été contraint de me déplacer personnellement pour palier à la stupidité de nos esclaves. Je vais emporter avec moi ce trésor et je vous déconseille de vous y opposer. Comparés à notre puissance vous n'êtes que de misérables insectes que nous pouvons écraser sans même y penser. Mais plutôt que de nous combattre, vous devriez vous rallier à nous. Nous avons le pouvoir de réaliser tous vos rêves. »

Il tend alors la main vers la caisse au centre de la pièce et celle-ci se met à léviter vers lui. Blaise se jette immédiatement dessus et il est emporté avec elle dans la brume mortelle. Pendant ce temps les PJs tentent d'éliminer les cadavres animés des Gnârks.

Fight.

Ennëa reprend conscience et participe au combat. Elle soigne Jördensønn et maintient Blaise en vie. Keton tente de forcer ce dernier à sortir de la brume mortelle, mais le Sorcier du Cercle Blanc refuse d'abandonner le trésor au vampire. Ennëa crée alors un puissant globe de lumière devant celui-ci qui semble fortement l'incommoder. En réaction il Charme Jördensønn à qui il ordonne d'étrangler la jeune Healmane. Dans un soupir désespéré, elle intime au groupe de frapper la créature.

Le Vampire est alors contraint de se replier, disparaissant sous Forme Gazeuse. Jördensønn reprend ses esprits, faisant face au regard horrifié d'Ennëa, tandis que les cadavres animés retombent inertes sur le sol.

Dénouement.

Lorsque le Sorcier Vampire a disparu et que tous les Gnârks sont à nouveau immobiles, le calme revient dans la pièce. Les PJs peuvent enfin souffler et entreprendre d'ouvrir la caisse contenant le fameux trésor. Ils constatent alors que, loin de renfermer d'incommensurables richesses, elle est en fait occupée par un cadavre dont la chair est atrocement brûlée. Il porte des vêtements de soie noir et rouge qui semblent avoir jadis été luxueux mais qui ont fusionné avec sa peau. Les PJs remarquent également qu’à l'un de ses doigts se trouve une bague, exacte réplique de celle que porte Eldric.

Lorsque les PJs tentent de le toucher le cadavre ouvre soudainement les yeux et se redresse péniblement, tentant de s'éloigner d'eux les yeux exorbités par la peur.

Tandis que les PJs s'interrogent sur ce qu'ils doivent faire, que Blaise, prenant la créature pour un Dieu s'incline devant elle et qu'Eldric répète qu'il a reçu pour mission de conduire cette caisse à Valrys mais qu'il ignore totalement de quoi il s'agit, une voix grave et glaciale résonne dans la salle :

Armuze Valrys : « C’est moi … »

Les PJs prennent alors conscience que trois individus se tiennent à l'entrée de la pièce, derrière eux. Il s'agit de deux hommes et d'une femme âgée d'une soixantaine d'années environ. Elle est vêtue d'une robe de sorcière noire et porte autour du cou le pendentif en argent en forme de pentagramme, symbole caractéristique de la Fraternité du Cercle Blanc. Un corbeau aux plumes d'encre est perché sur son épaule droite, ses yeux scrutant la pièce avec une intelligence sinistre. Tous les PJs sauf Eldric reconnaissent immédiatement Lia Bradic qu'ils ont rencontrée à Basseclaire en Hiver 450. L'un des deux hommes, celui qui a parlé, tient par la jambe un Gnârk, inconscient mais vivant, qu'il traîne négligemment derrière lui. Apparemment il s'agit d'un membre de la Tribu du Rat. Les cheveux blancs, la peau extrêmement pâle, l'homme est vêtu d'habits de soie précieuse et porte une rapière à son côté. Il pose sur les PJs un regard altier et méprisant. Le deuxième homme, manifestement d’origine maldaisianne, le teint lui aussi anormalement pâle, est vêtu de riches habits noirs et or. Se déplaçant avec une élégance sinistre, il observe les PJs avec curiosité et amusement.

Les deux hommes s'avancent vers le cadavre revenu à la « vie » et s'inclinent respectueusement devant lui :

Armuze Valrys : « Veuillez nous pardonner Altesse, nous n’étions pas présent pour vous protéger. »

L'homme dépose respectueusement devant son interlocuteur le Gnârk qu'il tire par la jambe, et ce dernier plonge ses crocs dans la gorge de la créature, semblant s'abreuver de son sang. Immédiatement les atroces brûlures disparaissent de tout son corps qui reprend une apparence indemne sous ses vêtements calcinés et en lambeaux. C'est alors que les PJs (sauf Blaise, Keton et Eldric) reconnaissent l'homme au charisme impressionnant, qui était assis sur le trône de la Cour Vampirique lorsqu'ils attaquèrent le quartier général des Non-Vivants au Printemps 451. Il s'agit probablement du Chef déchu de la Hiérarchie Vampirique de Basseclaire.

Themirros de Drehton : « Un Gnârk … Quel manque de d’élégance mon vieil ami. Je crois ne jamais m’être retrouvé dans une si piteuse situation qu’elle m’obligea pareille bassesse. Vous aviez pourtant de bien meilleurs Calices à votre disposition … » L'homme observe un moment les PJs, puis il reprend :

Themirros de Drehton : « Je reconnais ces mortels. Ils étaient présents lors de l’attaque des Haërites. Ils en menaient même l’assaut. Et lui (Erwen) je l’ai revu récemment. Il a participé au repérage de Borgias. »

Lia Bradic : « Ces gens sont nos alliés, Marquis de Drehtnon. Ils ont accepté de nous aider à purger la Tour. Ils se sont volontairement placés au service de Magdalène et son Disciple, ici présent, fait désormais partie de leur groupe. Il est fidèle à notre cause. Nous savons avec certitude qu'il ne fait pas partie des Corrompus. Mais ces jeunes gens n'étaient pas prêts à recevoir des confidences d'une si grande importance. C’est sans doute la raison pour laquelle Magdalène a été assassinée. Personne d'autre ne savait pour elle. Son imprudence lui a probablement coûté la vie. »

Themirros de Drehton : « Borgias, ce sale traître ! Je lui ferai payer sa félonie ! »

Lia Bradic : « Il vous avait déjà trahi lors de l'attaque des Haërites, Altesse. Craignant sans doute vos représailles, il ne pouvait pas se permettre de vous laisser reprendre le contrôle de Basseclaire. Il a certainement souhaité frapper avant que vous ne recouvriez toutes vos forces. Mais je crois que la situation actuelle exige de vous réunir et non plus de vous entre-déchirer. Vous devriez reprendre votre place et offrir l’absolution à tous ceux qui se sont dressés contre vous. »

Themirros de Drehton : « J’ai perdu plus de la moitié de mon Clan à cause de Borgias et des Ecclésiens ! Et ce mortel (Erwen) est probablement l'un de leurs Pions ! »

Lia Bradic : « Il faudra reconstruire votre Clan, Altesse. Je ferai un discours d’apaisement à l’Agora Prima, devant les Primagoréens dont Borgias fait partie si mes souvenirs sont exacts. La menace Ménophite est devenue trop sérieuse pour que perdurent les divisions internes. Tout doit rentrer dans l’ordre avant que nos ennemis ne parviennent à s’emparer de votre cité. Quant à ce mortel, s'il est vraiment un Pion des Ecclésiens, plutôt que de l'éliminer, vous pourriez vous en servir. Mais avant de remodeler son esprit, je vous conseille d'en acquérir la certitude. Car Notre Seigneur m'a confirmé que ce groupe doit être traité avec égard. »

Les PJs s'entretiennent un long moment avec les Vampires. Lia, par gratitude pour leur sauvetage du Prince, accepte de répondre à leurs questions. Elle promet de revenir voir Blaise chez lui pour converser avec lui. Elle a, dit-elle, de nombreuses choses à lui révéler.

A la fin de la discussion, Themirros tend une main vers Eldric, regardant la bague qu’il porte au doigt. Sans prononcer un mot, il entend que le Maître d’Armes lui rende l’objet ce que fait ce dernier après une brève hésitation.

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Lorsqu'il disserte les sages s'abreuvent de ses paroles
Mais lorsqu'il fait silence, même les Oracles plongent dans l'incertitude.
Tel est Zortanos le Voyageur, dit le Sage Errant.

Président d'honneur Date d'inscription : 25/03/2005

Hiver 453

Scandale à la Cour d’Hiver !

[13/04/24. Blaise, Dosezhno, Elysa, Erwen, Galeon, Eldric, Jördensønn, Keton]

Introduction.

Dans la matinée du 15^e Kelthiar 454 (1^er mois de l’année), la Chancelière Impériale Dame Héliane Longsword reçoit les PJs dans ses somptueux appartements au Château de Rocsombre.

Héliane Longsword : « Bonjour à tous. Avant d’aborder le sujet principal de notre réunion, je me dois de vous informer de la situation qui se dégrade passablement au Kaasahrim. Comme vous le savez sans doute, la désunion règne toujours dans cette partie de Gandorâh. Depuis le traumatisme de l'Hérésie Sedeth et le châtiment des traîtres, les Habitants de la Côte de Lumière peinent à retrouver leur honneur et la force de reformer l'ancienne Ligue Kaasahr. La famille la plus illustre du Kaasahrim, digne héritière du grand Al-Dharrim, est désormais tombée en disgrâce à cause des actes des trois sœurs de Boukhabdhā. Quant aux autres Régents, aucun ne semble en mesure de faire l’unanimité. Si bien que les Kaasahrs sont toujours sans réel chef capable de les réunir. Ils continuent de reconstruire leurs domaines tout en essayant de retrouver la faveur de Divinités qui les ont châtiés pour avoir été si prompts à se détourner d'Elles. Ce faisant, les Kaasahrs se consacrent à leurs propres affaires et ne paraissent pas désireux de travailler à l'union d'un peuple parmi lequel se cachent toujours des fidèles des Sedeths qui feignent de s'être repentis. La méfiance qu'ils éprouvent les uns vis-à-vis des autres les dissuade de prendre le risque d'être à nouveau trahis. Quant aux frères Bassam et Jamal al-Djalaïa, ils ne semblent définitivement pas avoir l'intention de revendiquer la direction de la Ligue. Car même si leur noblesse de sang a officiellement été reconnue par le Dieu Haashkar en personne, leur aura ne s’étend pas beaucoup plus loin que les frontières de leurs territoires respectifs. En effet, pour beaucoup de Régents, les « Bâtards », comme ils étaient surnommés pendant la guerre, n’ont pour seul acte héroïque à leur actif que d’avoir survécu à des mois d’emprisonnement pendant lesquels des séides des Sedeths prenaient leur place à la tête de leurs domaines. Ils sont bien loin d’incarner des héros capables de guider tout un peuple vers la victoire. Mais peut-être que de la guerre contre les Paloumiens émergera un Chef de Guerre qui parviendra à nouveau à rassembler les Kaasahrs. Ce héros pourrait alors reprendre le flambeau du grand Al-Dharrim qui, par sa bravoure et sa dévotion, accomplit jadis l'exploit de vaincre le plus puissant empire du Monde Connu. En effet, malgré les dissensions qui les isolent, les Kaasahrs ont répondu à l’appel de la Religion d’Haashkar pour venir en aide à la Cité de Boukhabdhā.

Héliane Longsword : « Il y a environ deux semaines, une bataille sanglante s’est déroulée devant les murs de la Perle du Désert, opposant les Forces d’Invasion Paloumiennes aux armées unifiées du Kaasahrim. Boukhabdhā, Centre Cultuel de la Religion d’Haashkar, résiste toujours aux envahisseurs malgré la désorganisation provisoire du Clergé du Roi Soleil qui, la saison dernière, a perdu son chef, le Grand Inquisiteur du Kaasahrim Yahlid al-Sukah (4) [373 - 453]. Lors d’une bataille, celui-ci a été tué par une flèche tirée par le Dieu Wûrgh Narshâh en personne alors qu’il dirigeait les Soldats de la Lumière du haut des remparts de la cité. Mais au début du mois de Kelthiar 454, alors que les Paloumiens assiègent l’invincible cité depuis plus de 4 mois, les armées Kaasahrs sont arrivées en vue des murailles de la Perle du Désert et ont pris les envahisseurs à revers. Cependant dans le chaos de la bataille, les troupes de certains domaines Kaasahrs se sont rangées du côté des Paloumiens et se sont retournées contre les leurs. De plus, Dhâar, le Roi des Dieux Médiatoliens est arrivé à Boukhabdhā à la fin de l’Automne 453 et il a personnellement participé au combat. Il a ravagé les armées ennemies grâce à des centaines d’armes divines virevoltantes s’abattant sur les soldats Kaasahrs qui ont été contraints de se replier vers Djabelaïa.

Héliane Longsword : « D’après le compte-rendu de la bataille que m’a fait parvenir le Réseau Kahilien, les armées Kaasahrs étaient légèrement en surnombre par rapport à la force Paloumienne assiégeant Boukhabdhā, mais l’intervention directe des Dieux Dhâar et Narshâh a fait pencher le cours de la mêlée en faveur de l’envahisseur. Toujours d’après le Réseau, les Dieux ennemis ont, semble-t-il, prioritairement ciblé les Unités Haashkarites, dévastant dramatiquement leurs rangs avant que le repli ne soit ordonné. Les Soldats de la Lumière ont payé un lourd tribut lors de cette horrible bataille. Les armées Paloumiennes ont cependant elles aussi grandement souffert lors de l’affrontement. Sans les deux Divinités qui les soutiennent, leur position serait probablement intenable à l'heure actuelle, et elles seraient sans doute contraintes à la retraite, puisqu’elles semblent incapables de pénétrer les murs de Boukhabdhā.

Héliane Longsword : « Quant aux traîtres parmi les Kaasahrs, ils sont désormais clairement identifiés. Les Armées d’Ikhanyhusur, domaine occupé par les Paloumiens, et d’Aïmounsaïda se sont jointes aux forces Paloumiennes sur le champ de bataille, tandis que les Navires d’Aïmounsaïda et de la Puissante Flotte du Kaasahrim ont renforcé le blocus maritime des Galères Paloumiennes autour de Boukhabdhā. La Flotte alliée des Kaasahrs a tenté de briser ce blocus mais, largement en infériorité numérique, elle a été repoussée.

Héliane Longsword : « Je suppose que certains d’entre vous ont entendu parler de la rumeur selon laquelle, l’Empereur songerait à reporter les Jeux Karadéiques qui devaient avoir lieu à Basseclaire au Printemps prochain. Considérant la situation au Kaasahrim, Sa Majesté pense qu’il serait irrespectueux de se réjouir et de célébrer l’Alliance entre les Peuples tandis que l’un d'eux lutte actuellement contre une invasion conduite par des Dieux ennemis. L’Empereur envisagerait plutôt de porter secours aux Kaasahrs et célébrer ensuite avec eux la victoire. Pour en avoir parlé avec lui, je confirme que Sa Majesté s’interroge réellement à ce sujet. Il réfléchit sérieusement à l'envoi de troupes au Kaasahrim. Mais pour le moment, le Connétable Impérial Kallister Moondril n’a reçu aucune directive de son neveu, lui ordonnant de faire embarquer l’Armée Astélienne pour la Côte de Lumière.

Héliane Longsword : « Bien il est temps d’aborder l’affaire la plus urgente qui nous concerne directement. Vous avez sans doute entendu parler de la rumeur qui se répand à la Cour au sujet de la Duchesse Minia d’Evenward. Celle-ci n’est évidemment qu’un tissu de mensonge mais malheureusement, elle est prise au sérieux par une majorité de Nobles. Et l'Influence de l’Empereur s’en retrouve grandement affaiblie. De nombreux Courtisans pourraient tirer parti de ce scandale ou en profiter pour déstabiliser le pouvoir en place. L’Empereur n’a pas encore réagi, mais cette nouvelle pourrait ébranler son autorité et sa crédibilité. Suite aux informations transmises par Erwen il y a trois mois, j’ai décidé de m’entretenir avec le Général des Armées Nord du Seigneur Lugh Doran Moondril qui m’a confirmée être en possession de preuves contre la Duchesse d’Evenward. Il comptait me les présenter prochainement, mais il m’a avoué avoir fortement hésité avant de le faire, devinant, m’a-t-il dit, les conséquences néfastes que pourraient avoir ces révélations pour l’Empire. Cependant il a ajouté qu’il lui était apparu totalement inconcevable et particulièrement déloyal de dissimuler ces informations à la Justice Impériale. Il s’est pourtant étonné de la manière dont celles-ci ont pu atteindre la Cour avant que lui-même ne les révèle. En effet il estime s’être montré très discret et seul son Disciple Erwen Evenward était au courant de cette affaire. Il a affirmé que lorsqu’il a appris la rumeur, il cherchait lui-même une solution pour éviter le scandale. La situation est donc délicate. Si la rumeur persiste et que la vérité ne se manifeste pas rapidement, l'Influence de l'Empereur risque d'être sérieusement ébranlée. Nous devons agir avec prudence et diligence pour démentir ces fausses allégations et protéger l'intégrité de l'Empire. Car il y a fort à parier qu’Aménophéseth, s’il n’en est pas à l’origine, n’hésite pas à sauter sur cette occasion pour encourager la division au sein de la Cour et fragiliser la confiance du peuple envers ses dirigeants. Le terrain lui serait alors propice pour provoquer un changement de régime ou pour prendre directement le contrôle de l’Empire. »

Héliane demande donc aux PJs d’enquêter sur cette affaire. Ils pourraient commencer par rendre visite à la Duchesse d’Evenward qui n’a pas quitté ses appartements depuis l’annonce de cette rumeur. Contrairement à ce que prétend d’ailleurs celle-ci, Dame Héliane n’est pour rien dans son isolement. Un Inquisiteur d’Haëroon a rendu visite à Dame Minia et a ensuite fait son rapport à la Chancelière. Il n’a détecté aucune aura démoniaque dans les appartements de la Duchesse, hormis celles des pouvoirs dont elle dispose déjà et qu’elle s’est engagée à ne plus jamais utiliser. L’Inquisiteur n’a pas trouvé non plus de trace physique ou spirituelle d’un éventuel artefact impie. Héliane pense cependant qu’il pourrait être intéressant de connaître la version des faits de Dame Minia et recueillir des informations sur les accusations portées contre elle, notamment au sujet de ce qu’a vu ou cru voir cette fameuse servante, dénommée Clothilde, afin d’évaluer la crédibilité des allégations.

D’ailleurs à ce propos, la Chambellane Impériale Helen McDylan (5) [418] a confirmé à Héliane qu’une servante nommée Clothilde manque effectivement à l’appel au Château. Il faudrait donc que les PJs interrogent cette femme afin de vérifier son témoignage. Le Général Doran Moondril a expliqué à la Chancelière qu’après lui avoir vendu les documents volés, la servante a quitté la Cour car elle se sentait en danger. Le Temple de Lugh lui a alors promis sa protection. Les PJs sont autorisés à lui garantir celle de l’Empire si elle leur répète son histoire. Ils devront alors l’écouter attentivement afin de déceler toute éventuelle incohérence dans son discours.

Héliane annonce enfin qu’elle se charge personnellement de récupérer, auprès du Général Doran Moondril, les documents volés par la servante dans les appartements de la Duchesse afin de les faire examiner par un expert en falsification. La Chancelière est persuadée que toute cette affaire n’est qu’une machination à l’encontre de la Duchesse. Mais il faut en apporter la preuve et en découvrir le responsable ainsi que son objectif.

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Lorsqu'il disserte les sages s'abreuvent de ses paroles
Mais lorsqu'il fait silence, même les Oracles plongent dans l'incertitude.
Tel est Zortanos le Voyageur, dit le Sage Errant.

Président d'honneur Date d'inscription : 25/03/2005

Rencontre avec la Duchesse Minia d’Evenward.

Les PJs sont escortés par cinq Gardes Pourpres jusqu'aux somptueux appartements de la Duchesse Minia d’Evenward, situés au Troisième Étage de la Tour Carrée, dans une partie du Palais de Rocsombre réservée aux membres de la Haute Noblesse de l’Empire. La Duchesse invite les PJs à s'asseoir et à lui exposer les raisons de leur venue. Elle répond à leurs questions et livre sa version des événements, fournissant des détails sur les accusations portées contre elle. Elle affirme son innocence et assure aux PJs qu'elle est prête à coopérer pleinement pour faire la lumière sur cette affaire et rétablir son honneur.

Minia ajoute ne connaître aucune servante nommée Clothilde. Mais il arrive parfois que des domestiques, autres que les siens, viennent dans sa chambre, notamment pour changer les draps et nettoyer les sols. Il est donc possible qu’une « Clothilde » soit venue dans ses appartements mais elle ne connaît pas le nom de tous les serviteurs du palais. Quoi qu’il en soit, elle ne s’est pas entretenue avec un démon depuis plusieurs années . Elle ne possède aucun artefact démoniaque et encore moins de rituels impies négligemment déposés sur une commode. « En toute franchise, si je pratiquais encore l’Infernalisme, soyez assurés que je me montrerais bien plus prudente que semble le prétendre cette servante … »

Interroger les domestiques du Palais.

Une atmosphère d'inquiétude s'est installée parmi les domestiques du Château de Rocsombre. De discrets chuchotements évoquent la disparition énigmatique de l'une des leurs, une certaine Clothilde. Les murmures suggèrent que son départ pourrait ne pas avoir été volontaire, contrairement à ce que certains essaient de faire croire. Les PJ décident donc d’interroger les domestiques du Palais pour en apprendre plus sur cette rumeur.

Les PJs finissent par apprendre qu'un homme mystérieux a été repéré à la Cour pendant l'Automne. Il semblait s'adonner à un curieux manège, observant et surveillant des servantes du Palais, dont la fameuse Clothilde. Selon un palefrenier, il s’agissait d’un grand gaillard à la barbe bien taillée et aux cheveux attachés en queue de cheval. A un moment, l’homme a retroussé ses manches et le palefrenier a aperçu un tatouage sur son avant-bras droit qui représentait une épée dont la lame était entourée de flammes.

Galeon annonce alors qu'il a entendu parler d'un homme répondant à ce signalement. Il se serait fait remarquer dans une auberge du Voyageur Téméraire, nommée l'Auberge du Loup Noir.

Retrouver Clothilde.

Puisqu’il lui a rendu visite il y a trois mois pour récupérer les documents volés, Erwen sait que Clothilde réside au 37 de la Rue des Épices, dans un modeste logement situé au quatrième niveau d'une maison à étages du Quartier de la Main à la Pâte qui a été placé, sur ordre du Général Doran Moondril, sous discrète protection Lughar. Mais lorsque les PJs arrivent sur place, ils constatent que l’appartement est désert et qu'aucun Lughar n'en protège l'accès.

En interrogeant les voisins, les PJs apprennent que le logement est inhabité depuis des années mais qu'une jeune femme l'a occupé pendant une semaine au début de l'Automne.

En fouillant l’appartement, les PJs découvrent un lieu modeste, montrant des signes évidents d'abandon et de désuétude. Mais, glissé derrière l'armoire de la chambre, Elysa trouve un feuillet froissé sur lequel sont griffonnées quelques notes qui ressemblent à de la poésie. Il s'agit apparemment d'un dialogue entre une servante apeurée et un jeune homme nommé Weren d'Everguard.

La Catin du Loup Noir.

Le Quartier du Voyageur Téméraire est un endroit réputé mal famé et fréquenté par la lie de la société basseclairianne. Seuls les plus valeureux ou les moins chanceux osent se risquer dans les méandres mystérieux et obscurs de ce quartier. Sa réputation sinistre est en grande partie due à la faune qui y règne, ainsi qu'à une rumeur persistante évoquant la présence permanente d'une magie maléfique. Véritable coupe-gorge pour les citadins moyens, ce quartier est un véritable terrain de jeu pour les aventuriers intrépides.

L'Auberge du Loup Noir se situe au 89 de la Rue du Casque dans le Quartier du Voyageur Téméraire. Bâtiment imposant en pierre noire, l'auberge se dresse dans une partie sombre et étroite de la rue, à l'abri des regards indiscrets.

À l'intérieur, les PJs demandent à parler à une certaine Marianne, une fille de joie officiant à l'auberge.

Lorsque les PJs abordent le sujet de l'agression qu'elle a subie, Marianne leur raconte sa mésaventure. Il y a une dizaine de jours, elle était dans la rue devant l'auberge pour profiter d'un moment de répit après une longue journée de travail. Alors qu'elle se reposait près de l'entrée, elle a remarqué une altercation entre un homme menaçant et Clarabelle, une comédienne talentueuse qui se produit quotidiennement devant l'établissement. Clarabelle est très appréciée du public et son nouveau spectacle attire de nombreux badauds qui finissent le plus souvent aux tables de l'auberge. La brute s'en prenait violemment à la pauvrette, l'ayant attrapée par la gorge et la soulevant de terre. Voyant la situation dégénérer, Marianne a décidé d'intervenir pour protéger la comédienne. Elle a sommé l'homme de lâcher la jeune femme. Il a obéi et Clarabelle a pu s'échapper mais l'homme, fou de rage, s'en est alors pris à elle. Il l'a violemment frappée au visage, la faisant tomber au sol et perdre connaissance. Lorsqu'elle a repris conscience, l'agresseur avait disparu, laissant Marianne étendue dans la rue et blessée. Mais Clarabelle était à ses côtés, lui exprimant, tout en pleurant, sa gratitude pour son acte héroïque. Tout ce dont Marianne se souvient c'est que l'homme portait sous sa chemise un pendentif en forme de lance dorée et qu'il avait un tatouage sur son avant-bras droit représentant une épée enflammée. Elle ajoute que Clarabelle a refusé de lui avouer ce que lui voulait cet homme mais elle semblait très effrayée.

Marianne révèle également que Clarabelle loue une chambre ici à l'auberge et elle accepte d'y conduire les PJs à condition qu'ils lui promettent de ne pas lui faire de mal.

La triste comédienne.

Guidés par Marianne, les PJs montent à l'étage par l'escalier donnant sur la grande salle, et traversent un grand couloir avant de s'arrêter devant une modeste porte en bois. Après que Marianne y a doucement frappé, celle-ci s'ouvre prudemment, laissant apparaître une jeune femme au regard apeuré. Clarabelle se tient dans l'embrasure de la porte, une lueur d'inquiétude dans les yeux. Après une brève hésitation, elle permet aux PJs d'entrer dans sa chambre.

Clarabelle s'assoit en tailleur sur son lit et accepte de répondre aux questions des PJs. Elle commence par essayer de mentir mais Blaise la force magiquement à dire la vérité. Elle raconte alors avoir été engagée par un homme mystérieux pour jouer un rôle bien précis devant « un jeune Stratège naïf ». Elle devait interpréter une servante nommée Clothilde qui aurait assisté à des événements troublants impliquant la Duchesse Minia d'Evenward et remettre à Erwen les documents que l'homme lui avait apportés. Celui-ci est venu la voir un soir après une représentation et lui a proposé « le rôle de sa vie », a -t-il dit. Il a jouté qu'en échange, elle recevrait une somme d'argent considérable, suffisante pour lui permettre de se sortir de sa situation précaire. Si elle acceptait le travail, elle devrait le rejoindre le lendemain soir à la Taverne du Héron Sanglant, un lieu désert et discret de la cité situé au bord du Gouffre dans le Voyageur Téméraire. Elle s'est rendue au rendez-vous le lendemain soir et par la fenêtre elle a aperçu la silhouette de l'homme sortir d'une grande tour en ruines pour la rejoindre dans la taverne. L'homme l'a chargée de rencontrer Erwen et de lui remettre, après une brève hésitation, les documents qu'il lui confia ce soir-là. Il n'a pas dit son nom et lui a expliqué exactement ce qu'elle devait dire à Erwen et l'attitude qu'elle devait jouer devant lui.

Lorsque les PJs l'interrogent au sujet de l'agression qu'elle a subie, Clarabelle confirme qu'il s'agissait de son mystérieux employeur. Avant de la quitter le soir de leur rencontre à la Taverne du Héron Sanglant, l'homme l'a menacée. Il lui a promis que s'il apprenait qu'elle avait parlé de leur affaire à quiconque, il reviendrait la trouver et la supprimerait. Le soir où il est revenu la voir au Loup Noir, il avait entendu parler de son nouveau spectacle. Comme une idiote, elle s'était inspirée de son rôle de Clothilde pour écrire une nouvelle histoire. Mais son employeur a considéré que celle-ci représentait une révélation bien trop dangereuse de leur manigance et il lui a ordonné de mettre un terme à son spectacle. Clarabelle était très triste de devoir l'abandonner, mais par peur de l'homme, elle a dû se résoudre à en écrire un nouveau.

Libérer la vraie Clothilde.

La Taverne du Héros Sanglant se trouve au bord du Gouffre, dans le prolongement à l'est de la Rue des Voleurs dans le Quartier du Voyageur Téméraire. Elle se dresse telle une sinistre sentinelle au bord du précipice, surplombant le Gouffre ténébreux qui plonge vers les eaux tumultueuses de la Mer Karadéenne, et duquel on peut observer le Château de Rocsombre qui se situe à quelques dizaines de mètres au sommet d’un immense rocher de pierre noire. Les vents cinglants de la mer salée soufflent contre les murs délabrés de cette bâtisse lugubre, lui conférant une atmosphère encore plus sinistre. Jadis tenu par des Elfes Noirs, ce repaire malfamé a conservé une aura de mystère et de danger même après la disparition de cette Race maléfique qui suivit la mort de la Déesse Mystéria en 71 Après l’Ascension. Elle accueille dit-on, les pires criminels de la cité et représente un dangereux coupe-gorge pour les visiteurs imprudents.

Non loin de la taverne, se découpant dans le ciel obscur les PJs aperçoivent la fameuse tour en ruines décrite par Clarabelle. Ultime vestige d'un édifice effondré, la tour se dresse tel un spectre silencieux, dont la silhouette sombre se détache nettement sur l’horizon chargé de nuages menaçants. Malgré sa décrépitude, la tour conserve encore une aura de mystère et d'intrigue, mais garde un aspect lugubre et menaçant, alors qu’elle semble prête à s’écrouler à tout instant.

Grâce à son pouvoir de Projection des Sens, conféré par son nouvel artefact divin, Erwen découvre que la tour est le repaire de quatre Maîtres d'Armes qui veillent sur une prisonnière ressemblant de manière saisissante à Clarabelle. Elle est assise sur une paillasse, tenant un jeune garçon d’environ huit ans dans ses bras. L'un des quatre hommes est posté au sommet de la tour et, dissimulé dans les ombres, il observe les alentours.

Les PJs décident de s'approcher furtivement et d'attaquer les Guerriers par surprise. Dosezhno s'infiltre sans problème et se tient prêt à agir. Mais Keton, malgré son invisibilité attire l'attention de la Sentinelle qui menace immédiatement l'intrus de le perforer de ses flèches s'il avance davantage. C'est le moment que choisit Eldric pour utiliser la Potion de Vol que lui a confié Dosezhno pour léviter dans les airs et engager le Guerrier juché au sommet de la tour. Mais avant qu'il ne puisse l'atteindre ce dernier lui décoche une flèche nimbée d'une aura électrique dont la puissance est telle qu'elle manque le tuer sur le coup. La force de l'impact projette Eldric par dessus les toits et il s'écrase violemment dans une ruelle adjacente. Immédiatement, Blaise et Galeon agissent simultanément, l'un prenant le contrôle de l'esprit du Guerrier et l'autre l'abattant d'une flèche. Pendant ce temps, Keton rebrousse chemin et porte secours à Eldric qui se relève avec peine.

Alors, Erwen ordonne à Dosezhno de passer à l'attaque. Avec une célérité surhumaine et prenant les Guerriers par surprise, l'Elfe parvient à en abattre deux et à pétrifier le troisième par sa présence intimidante.

L'interrogatoire des Mercenaires.

Dosezhno est rapidement rejoint par ses compagnons. Ils ligotent le Guerrier survivant et le forcent à parler. Celui-ci révèle alors que leur employeur est un homme grand, de forte stature, à la barbe bien taillée et aux cheveux bruns attachés en queue de cheval. Il porte également un tatouage sur son avant-bras droit qui représente une épée dont la lame est entourée de flammes. Leur mission était de surveiller la prisonnière et son fils et veiller à ce qu’ils restent en vie afin que leur employeur puisse obtenir d’elle des informations sur sa vie et ses relations. Il venait souvent au début mais il n’est plus reparu depuis un moment. Cependant tant qu’ils étaient payés les Mercenaires poursuivaient leur mission. Il n’y avait pas de durée définie dans leur contrat. Celui-ci devait se terminer quand leur employeur n’aurait plus besoin de la prisonnière. Mais évidemment si leur solde n’était plus versée, ils seraient partis, abandonnant les prisonniers à leur sort.

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La cellule de la prisonnière.
La cellule est sombre et étroite, chichement éclairée par une unique torche fixée au mur opposé à la porte. Contre un mur se trouve une paillasse rudimentaire et humide sur laquelle est étendue une jeune femme. Celle-ci, probablement âgée d’une trentaine d’années, semble épuisée et terriblement affaiblie Ses vêtements en haillons, couverts de poussière, laissent par endroits entrevoir des parties de son corps meurtri. Des ecchymoses violacées et des traces de sang séché maculent sa peau pâle et témoignent des violences et de la souffrance qu’elle a dû endurer. Ses mains et son visage sont souillés de crasse et ses joues sont ravinées par les larmes qu’elle a dû verser pendant sa longue captivité. À ses côtés, un jeune garçon d’environ huit ans, est assis, serrant contre lui un vieux chiffon qui semble être son seul jouet. Lorsque les PJs entrent dans la pièce, le regard voilé par la souffrance et la résignation de la jeune femme s'illumine d'un espoir prudent. Le petit garçon observe quant à lui les nouveaux arrivants avec une curiosité mêlée d'appréhension, se blottissant contre sa mère.

En entrant dans la cellule, Blaise ressent des émanations spirituelles se dégageant d’une vieille chaîne rouillée qui pend à l’un des murs de la cellule. Il indique l'objet à Elysa, l'informant que celui-ci est sans doute Imprégné par un Fossile de l'Histoire.

Elysa se concentre un instant et transmet bientôt aux PJs des images horribles montrant la torture de la jeune femme et de son enfant par un homme à la cruauté bestiale. Il semble se délecter de la terreur et du désespoir de ses victimes. Soudain une lueur inattendue, permet d'entrevoir brièvement mais distinctement le visage de l'homme.

Plusieurs PJs réalisent alors qu'ils l'ont déjà vu. Erwen et Galeon l'identifient parfaitement. Il s'agit de Tharald Grimsson, un Garde du Corps du Général des Armées Nord du Seigneur Lugh Doran Moondril.

L’Examen des documents volés.
En regagnant le Château, les PJs sont interceptés à l'entrée par un Garde Pourpre qui leur annonce que la Chancelière Impériale les attend immédiatement dans ses appartements et a donné l'ordre de les escorter dès leur arrivée.

Une fois installés dans le salon de la Chancelière, Dame Héliane Longsword informe les PJs qu'elle a fait examiner les preuves contre la Duchesse d'Evenward, transmises par le Général Doran Moondril. Son expert en falsification a confirmé que les documents en question sont des faux. Bien que parfaitement exécutés, ils ne sont pas du tout authentiques.

La Justice en marche.
Lorsque les PJs présentent les conclusions de leur enquête à la Chancelière Impériale, mettant en lumière la culpabilité d’un Garde du Corps du Général Doran Moondril et suggérant la probable implication de ce dernier dans l'affaire, Dame Héliane estime que les preuves qu’ils ont découvertes sont suffisamment convaincantes pour prendre des mesures immédiates et ouvrir une enquête officielle.

Héliane appelle alors un Garde Pourpre posté devant sa porte et lui ordonne de procéder à l’arrestation d’un Garde du Corps du Général Doran Moondril nommé Tharald Grimsson. La Chancelière demande également que le Général lui-même soit placé sous surveillance et consigné dans ses appartements. Enfin, elle ordonne qu’un Inquisiteur d’Haëroon soit convoqué au Château afin de procéder aux interrogatoires des deux suspects ainsi que de leur entourage proche, dans le but de confirmer les conclusions des PJs et déterminer l'étendue de leur implication afin de prendre les mesures judiciaires qui s’imposent. Après un salut militaire le Garde Pourpre s’incline respectueusement et part exécuter les ordres de la Chancelière.

Dénouement.
Quelques jours plus tard, Héliane informe les PJs du résultat des interrogatoires. Tharald Grimsson, dont la présence d’un tatouage sur l’avant-bras droit représentant une épée enflammée a bien été confirmée, a avoué être l'homme de main de Doran Moondril pour accomplir ses plus basses besognes. Il partage l'ambition de Moondril de restaurer la gloire passée de la Religion de Lugh en Astélie. Et il est prêt à employer tous les moyens pour y parvenir, aussi déshonorants soient-ils. Il a reconnu tous les faits qui lui sont reprochés, ceux-ci ayant été accomplis sur les ordres du Général Doran Moondril.

Doran Moondril, quant à lui, a maintenu tout au long de son interrogatoire qu'il était innocent. Il a catégoriquement nié toute implication dans les actes criminels qui lui sont reprochés. Il s’est défendu en affirmant être victime d'une sinistre machination visant à le discréditer et à saper sa réputation. Il a insisté sur le fait qu'il n'a jamais donné d'ordres à Tharald Grimsson pour commettre des actes répréhensibles et qu'il ne savait rien de ses actions avant son arrestation. Selon lui Tharald Grimsson a agi de sa propre initiative. Grimsson est un traître mais lui-même n'est en rien responsable. Doran Moondril a plaidé son innocence en affirmant qu'il est un loyal serviteur de l'Empire et qu'il ne tolérerait jamais de telles activités au sein de son entourage.

Informée de ces résultats, la Duchesse Minia d’Evenward a demandé un châtiment exemplaire à l’encontre du Général Doran Moondril. Elle est furieuse et espère bien que l’Empereur ne tiendra pas compte du sang qui coule dans les veines du Général et se montrera ferme et impitoyable comme il l’a toujours fait avec tout le monde. Pour elle, il ne fait aucun doute que toute cette affaire n’est qu’une nouvelle manigance des Lughars pour s’emparer du Duché d’Evenward.

Épilogue.
Finalement les PJs apprennent que des preuves accablantes ont été découvertes dans les appartements de Doran Moondril au Temple de Lugh, révélant sa complicité avec les Nivans. Le Général aurait été acheté par les Marchands pour discréditer la Religion de Lugh et ainsi l’empêcher de concurrencer la Religion de Niva pour le contrôle de la Foi des Astéliens.

Dissimulés au sein d’une cassette remplie de pierres précieuses, valant chacune une fortune, elle-même cachée dans un compartiment secret d’une armoire, ont été trouvés des documents codés, ressemblant à des correspondances secrètes parlant d’accords financiers convenus et évoquant, de manière voilée, « une concurrence à éliminer » et des directives masquées formant les étapes d’un plan visant à « affaiblir la position stratégique adverse ». Parmi ces étapes d’ailleurs figurait une discrète allusion à la convocation d’armées lughars à Basseclaire alors que les Dirigeants Institutionnels avaient réussi à s’entendre sur la paix. Les documents ne sont pas signés mais les seuls à avoir un intérêt et disposer des moyens d’acheter le Dirigeant de la Religion de Lugh sont les Nivans.

La Chancelière Impériale d’Astélie publie un Décret officiel et fait une annonce à la Cour devant toute la Noblesse réunie : Ses services ont découvert la vérité sur les fausses allégations visant la Duchesse Minia d’Evenward et ont apporté la preuve de son innocence.

Grâce aux efforts des PJs, l'intégrité de l'Empire est préservée et la réputation de la Duchesse Minia d’Evenward est rétablie. Il reste à savoir quels châtiments subiront les traîtres en conséquence de leurs actes. La décision en reviendra probablement à l’Empereur en personne, à moins que la Religion de Lugh se charge de punir elle-même les félons qui ont contribué à ternir l’honneur des fidèles du Seigneur de la Guerre.

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