Une demande.. Son avenir

Date d'inscription : 22/06/2011 Localisation : En Vadrouille

Elle y pense depuis quelques nuits. Depuis son départ de Lafayette, départ ? non fuite pour être plus exact. La grande majorité des vampires ayant été décimée. Certes le Prince Quentin de Texier, qu’elle servait à l’occasion, avait fuit également, mais cela lui laissait tout de même un arrière goût dans la bouche. En l’espace de quelques heures, elle avait failli subir la Mort Finale à plusieurs reprises, sa survie ne tenant qu’à ses reflexes, à peu donc. Et peu de temps après son arrivée à la Nouvelle Orléans, elle subissait de nouveau des assauts, tant pour tenter de l’éliminer que pour la pousser à la faute, et trahir les règles de la mascarade.. Au cours de ces derniers évènements, elle avait fait la rencontre des membres d’une coterie, une vraie coterie, stricto sensus, partageant des convictions et des valeurs.. Pas de simples partenaires de chasse.
Ils l’intriguaient, et l’intriguent encore. Elle percevait en leur présence, ces liens, ce Lien les unissant et les rendant plus forts. Le nombre fait la force, mais la force des convictions et des valeurs partagées transcende cela. Les évènements s’étaient enchainés à vitesse grand V, et elle n’avait pas pu faire le premier pas..
Elle referme les yeux, pour méditer quelques instants sur les exercices qu’elle venait d’achever. Elle avait gardé ce procédé de sa vie d’avant, faire son introspection pour conclure un exercice ou une tâche, et ainsi passer à autre chose. Les bribes de son humanité. A cette pensée, elle sourit.
Sa décision est prise. Elle prend son téléphone, compose le numéro du Prince Quentin de Texier, même si elle n’était plus à Lafayette, elle avait gardé cette habitude de consulter ce dernier pour avoir son aval, et parfois quelques conseils lui parvenaient en retour. Une voix légèrement sifflante lui répond, un des sbires du Prince. Brièvement, elle lui explique qu’elle désire s’entretenir avec son ancien Prince, que le lieu et l’heure du rendez-vous choisis par ce dernier seront siens, et que d’autres personnes, que le Prince connait également, seront présentes. Le serviteur confirme la bonne réception du message, et qu on la rappelle plus tard, et raccroche sur ces mots.
La première étape effectuée, elle compose un autre numéro, pour tomber directement sur le répondeur : « Ava, c’est Kymaera, pourrait-on se voir? Ton lieu, ton horaire. A plus ».
Elle range le téléphone dans sa poche, ajuste ses armes avant d’enfiler sa veste noire en cuir. La nuit est encore jeune, autant en profiter un peu. Une fois sortie un léger vent chaud lui souhaite la bienvenue. Elle regarde le ciel étoilé, la Lune est drapée de quelques nuages. Une belle nuit en perspective. Une dernière pensée pour Ava, l’imaginant en train de fomenter sa douce réponse à Evan Bourelle.. « L Histoire » est en marche, une page sera tournée, la leur.. Elle laisse échapper un rire. Un peu plus loin dans une ruelle annexe deux clochards frissonnent malgré la chaleur, se passant la bouteille pour penser à autre chose et se redonner consistance.
Elle prend son téléphone, le passe en mode silence, hésite un instant à envoyer un sms à Roy, avant de rabattre le clapet et de le remettre dans la poche appropriée. D’abord Ava, ensuite elle avisera.
Le sourire aux lèvres, elle s’éloigne.

La soirée commençait à peine mais déjà la sueur ruisselait sur les corps en mouvement.
Sur la piste, les danseurs rivalisaient d'adresse pour impressionner les jeunes femmes courtes vêtues qui se trémoussaient langoureusement sur la musique caribéenne.

Au milieu d'elles, Ava se laissait lentement aller les yeux fermés, appréciant lascivement le contact brûlant des peaux métissées qui ondulaient autour d'elle.

Danse des lumières multicolores, parfums entêtants, rythmes pénétrants, alcools fruités, frôlement sensuels, sueurs épicées...
Les odeurs, les sons et les lumières se mélangeaient en un lent tourbillon de sensations. D'infimes détails qu'elle avait toujours connu mais auxquels elle était devenue particulièrement attentive depuis le début de son Requiem. Attentive, car elle ne pouvait plus y être véritablement sensible. A présent la majorité du temps, tout semblait fade et terne, tout pulsait sourdement au rythme des battements de coeur, tout semblait sur le point de mourir, tout n'était plus que danger potentiel ou proie .
Les joies et l'insouciance de son adolescence lui paraissaient si lointaines qu'elle aurait pu croire qu'il ne s'agissait que d'un rêve.
Si seulement il n'y avait pas eu cette maudite période de sa vie... Si seulement elle avait pu acquérir sa non-vie à l'époque où elle nageait dans le bonheur... Peut-être n'aurait-elle pas cette étrange impression de ne plus vraiment savoir comment rire de bon coeur, cette étrange impression que les dernières images de joies de sa vie mortelle étaient si anciennes qu'elles ressemblaient à de vieilles photos délavées, cette étrange impression que toute la douleur, la tristesse et la colère accumulées les dernières années de sa vie s'étaient imprimées pour l'éternité dans son âme.

Désormais, il lui fallait un effort de concentration et la puissance de sa Vitae pour retrouver, l'espace d'un instant, ses sensations de mortelle.

Ava sentit des mains glisser le long de ses cuisses, remontant lentement vers sa micro-jupe plissée...
Tandis qu'elle continuait de danser, un sourire se dessina lentement sur son visage pendant que ses yeux s’entrouvraient pour regarder vers le bas. Son regard descendit vers les main d'ébène à présent posées sur ses hanches ondulantes, puis glissa sur ses jambes nues, jusqu'à ses escarpins à lacets bougeant en rythme sur la piste de danse...
Non, elle ne pleurera pas sur son soit-disant destin maudit, elle ne se plaindra pas de n'être qu'un monstre assoiffé de sang, elle ne se lamentera pas de ne plus voir le soleil se lever et elle n'aura pas la nostalgie de ses sensations perdues, car il y en avait une qu'elle avait enfin retrouvée. Après des années de désespoir, son Requiem avait enfin mis un terme à son calvaire. S'il y avait bien une seule chose pour laquelle elle pouvait remercier "le Chacal", c'était de l'avoir à nouveau rendue "entière"... et, à ses yeux, cela valait tous les sacrifices.

Ava leva les bras pour enlacer le cou de sa bonne fortune puis tourna la tête pour plonger son regard d'émeraude dans le sien.
- Si tu m'embrasses, je te mords... susurra t-elle à son oreille...

03:18 AM
Ava se redressa lentement, puis replaça doucement le drap sur le corps dénudé allongé à côté d'elle. Elle se rhabilla silencieusement puis jeta un dernier coup d'oeil vers le lit. Filtrant à travers les stores, la lueur de l'enseigne à l'extérieur faisait apparaître trois petites tâches sombres sur l'oreiller blanc qu'elle venait de quitter. Elle retourna précautionneusement l'oreiller puis quitta la chambre à pas de loup.
- Tu mettras son petit déjeuner sur ma note... dit-elle avec un sourire complice en arrivant devant le comptoir de l'accueil.
- A ce point ?... Et moi alors ? Quand est-ce que tu m'offres le p'tit déj' ?!
- Il faut le mériter mon pauvre ami, il faut le mériter ! Tiens, voilà 10 dollars, paye toi un verre et bois à ma santé, comme un jour je boirai à la tienne...

Arrivée dans la rue, Ava sortit son portable pour le rallumer. Elle écouta ses messages en marchant vers sa Vespa rose garée dans un coin discret puis envoya un sms avant de démarrer.

Ava a écrit:: RdV 4AM @Kbal
Message envoyé le 15/08/01 à 3h36

Date d'inscription : 22/06/2011 Localisation : En Vadrouille

Elle peste. Sa bonne humeur avait foutu le camp, la résultante: son appareil photo fracassé au pied du mur. Elle avait perdu son don pour la photo, pas la photo prise pour mettre en évidence tel ou tel fait, mais celle artistique, où elle retranscrivait ses émotions en saisissant un moment "magique". Là force est de constater que depuis les années de son Etreinte, elle avait perdu cette sensibilité. La frustration de la nuit l'avait conduite à se débarasser délicatement de son appareil photo contre ce joli mur taggué au pied duquel poussaient de jolis tas d'immondices.
Elle ferme les yeux, contrôle sa respiration, se détent avant de soupirer en entendant les respirations bruyantes des deux humains s'avançant "discrètement" dans son dos. Deux sons secs et courts, deux "clics" caractéristiques aux lames jaillissants de crans d'arrêts. Sans ouvrir les yeux, elle pivote vers eux, ouvre sa veste : "N'y pensez même pas". D'abord s'attardant sur les tatouages puis et surtout les courbes de leur future partenaire de jeux nocturnes, leurs yeux se fixent et se figent sur l'éclat des lames des deux hachettes qu'elle portait en un holster artisanal.
Quand leur attention se reporte sur elle, elle a les yeux ouverts et les fixe, le regard froid et sévère. Leur envie de s'amuser avec elle s'envole aussitôt en croisant ce regard.
Ils frissonnent encore plus en entendant de nouveau cette voix douce mais cette fois-ci appuyée par son regard :" Filez, que je ne vous revoie pas et que j'apprenne pas que vous avez parlé de notre rencontre..Elle leur adresse un doux sourire.Ou je vous retrouve et vous fais connaître l'Enfer sur Terre.
Elle soupire de nouveau et secoue la tête en voyant ces deux ivrognes détaler comme des lapins. L'espace d'un instant, elle est tentée de les pister, mais ça finirait dans un bain de sang, et elle le sait, c'est pour ça qu'elle se contente de faire joujou avec les animaux errants.
Elle prend son téléphone et avise un sms:

Ava a écrit:: RdV 4AM @Kbal
Message envoyé le 15/08/01 à 3h36

Un peu moins d'une demi-heure avant l'heure du rendez vous, et dans les vingt minutes pour s'y rendre à pieds. Elle referme sa veste, regarde le ciel annonciateur de pluie imminente, d'un geste ajuste son col. Les premières gouttes tombent, elle reste immobile, les yeux fermés et le visage tourné vers les nuages.
Puis elle se met en marche, tapotant le clavier pour envoyer un texto à Roy, plus précisément pour transférer le message d'Ava:

Kymaera a écrit:

Ava a écrit:: RdV 4AM @Kbal
Message envoyé le 15/08/01 à 3h36

Message envoyé le 15/08/01 à 3h43

Ce message laconique devrait susciter sa curiosité. Satisfaisante du déroulement des choses, elle s'y rend faussement nonchalante, le sourire aux lèvres, mais les sens aux aguets et en alerte.

Date d'inscription : 26/04/2009

Roy ôta ses gants immaculés en même temps qu'il rangeait soigneusement son billet de un dollar fétiche, avec ce petit sourire qui ponctuait chacune de ses venues dans ce sanctuaire qui le fascinait tant. Il songeait encore à l'intervention qu'il venait de conclure, intitulée "les Mystères de Washington". Son auditoire avait été élogieux, fasciné, louant ses qualités d'orateur autant que sa faculté à lier ésotérisme et politique.

La lune était gibbeuse au-dessus de l'échiquier géant lorsqu'il franchissait en premier les huis de ce restaurant gastronomique français dans lequel il n'avait eu aucun mal à mener l'assemblée toujours pleine de compliments à l'égard de "l'héritier des Lumières". Il se surprenait à comparer ce cortège bourgeois à une procession de fidèles... tout cela était décidément de bon augure...
Deux heures plus tard, un délicieux champagne avait succédé à un vin blanc sec de Bourgogne, tandis que des mets succulents avaient ravis l'ensemble des convives, pour la plupart bedonnants... A l'évidence il commençait à s'acclimater (pour ne pas dire s'implanter) à cette cage dorée même s'il avait besoin de se remémorer, par procuration, ses années enivrantes vécues par-delà l'Atlantique.

Les dernières accolades échangées, Roy s'enfonça seul dans la pénombre du quartier français, sortant délicatement de sa poche son pendule ancien et ouvragé. Il était presque quatre heures du matin lorsque le silence de la nuit fut perturbé par trois brèves notes baroques en provenance de la poche intérieure de sa sombre veste longue et cintrée. Tout en marchant sous le regard amusé et alcoolisé de deux femmes de petite vertu, il extirpa son téléphone Motorola, son agent avait peut-être du nouveau au sujet de cette Caitlin... Après cette soirée menée de main de maître, sans la moindre fausse note et que Roy aurait pu qualifier "d'exercice de style", un premier imprévu survint. En effet, le message n'était pas de Neil mais en provenance de Kymaera. Il serra l'objet froid et pointu qu'il tenait dans le creux de sa main avant d'accélérer le pas, la nuit n'était pas encore terminée...

Allongée sur le toit d'un caveau, Ava contemplait la cigarette intacte qu'elle tenait entre ses doigts, une moue dubitative se dessinant sur son visage fraîchement remaquillé.
Depuis son Etreinte, elle n'avait jamais eu l'occasion "d'en griller une". Mais alors que l'idée lui avait traversé l'esprit après sa nuit torride d'acrobaties, elle n'arrivait toujours pas à se décider... Elle était pourtant certaine d'avoir déjà vu des vampires fumer.
L'envie de tenter l'expérience était grande et pourtant, quelque chose la retenait... Mais quoi ?
La peur...
Cette idée, comme toutes celles qui la laissaient impuissante, la révolta. Lors de sa formation, "Le Chacal" lui avait expliqué la condition de son Sang et, depuis, elle était restée très prudente, mais là, cela frôlait le ridicule !
Prenant son courage à deux mains, elle extirpa de la poche de son jean moulant fraîchement enfilé un petit briquet. Elle se redressa et le contempla un instant puis regarda sa DKNY : 3h55...
Elle s'imagina un instant rentrant chez elle couverte de boue des bayous après une course folle de plusieurs heures causée par la peur de sa Bête intérieure, obligée d'expliquer pourquoi elle n'était pas présente à l'heure qu'elle avait elle-même choisie... La honte assurée !
Après avoir serré le poing de dépit, elle jeta au loin les morceaux de la cigarette, se jurant intérieurement que ce n'était que partie remise, quand soudain elle entendit un bruit discret et eut l'impression de voir un mouvement sur sa droite.
Elle intensifia ses sens pour percer les ténèbres environnantes et scruta les alentours un instant.

Sous la lueur des étoiles, le cimetière Saint-Louis était parfaitement calme. L'humidité faisait scintiller les pierres blanchâtres des tombes. Toits sales alignés des caveaux, croix dressées vers le ciel nocturne et silhouettes des gargouilles qui gardaient les cryptes familiales étaient les seuls formes remarquables. Plus rien ne bougeait. Vent, bruissement des feuilles alentours, murmures lointains de la ville, écho étouffé d'une conversation indistincte venant de la crypte sous elle, insectes nocturnes. Rien d'autre ne faisait de bruit.

Elle entendit à nouveau quelque chose, cette fois-ci distinctinctement, venant de sa gauche. Le son de pas sur les graviers de la petite allée menant à la crypte de la Cabale.
Quelqu'un approchait...

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Date d'inscription : 22/06/2011 Localisation : En Vadrouille

La Pluie a cessé, la nuit a retrouvé son manteau étoilé. L'air est chargé de ce mélange d'odeurs suite aux averses estivales, aussi fugaces que capricieuses, donnant au décor une autre intensité.
3h52, elle est un peu en avance, le temps de "flâner" ici et là,histoire de brouiller les pistes, les sens toujours aux aguets, réflexe devenu instinctif, mais elle est détendue, de toute façon elle ne pourrait rien contre l'éventuel assaillant s'il était à même de tromper sa vigilance. Elle devine plus qu'elle ne voit, la présence d'Ava à quelques mètres devant elle, allongée nonchalamment sur le toit détrempé d'un caveau laissé à l'abandon. Elle plisse légèrement les yeux, plus une ancienne habitude qu'un véritable stimuli déclenchant sa vue exacerbée. Ava, la moue dubitative, fait jouer entre ses doigts agiles une cigarette, qui finit ejectée au loin et en morceaux. Perdue dans sa contemplation, elle relache ses mouvements et son pied cogne un petit caillou qui part finir sa course contre un vase terni par le temps et les intempéries, en émettant un très léger tintement presque inaudible..Presque. Aussitôt Ava tourne la tête dans sa direction. Instinctivement, ses reflexes ayant pris l'initiative, elle se retrouve dans une allée parallèle derrière une stèle, hors de vue. Elle patiente quelques instants, s'empêchant de rire du comique de la situation, les dernières nuits l'ayant poussée à une vigilance extrême elle réagissait depuis à l'instinct, à l'instant. Son regard se porte sur l'allée et elle visualise un autre chemin pour rejoindre Ava qui s'est redressée.
Subrepticement, elle l'emprunte. Elle s'arrête devant une allée en graviers, Ava est maintenant sur le qui-vive, guettant dans la direction où elle était il y a peu, c'est à dire à l'opposé. Elle fait le vide. Elle est venue à un rendez-vous qu'elle a demandé plus tôt..c'est Ava.. Il n'y a pas de raison de laisser ce climat de méfiance s'instaurer et de mettre cette dernière à fleur de peau. A cette pensée, son regard inconsciemment se pose sur un bouquet de fleurs..des chrysanthèmes fraichement découpés et déposés au pied d'une tombe d'un chérubin, lui aussi fraichement décédé aux vues des dates. Elle sourit en se remémorant le nanard qu'elle a regardé la nuit dernière. Un "artiste ersatz de Francis Ford Coppola", se prenant pour un maitre en la matière avait pondu un film d'une intense niaiserie, en plagiant à tour de bras certains auteurs comme Anne Rice. Et lors d'une scène dans un cimitière, les fleurs et autres végétations flétrissent aux passages des deux suçeurs se déplaçant à l'instar d'un Steeve Austin, les effets spéciaux de l'époque ont été reproduits, elle en a même été surprise de ne pas entendre le bruitage sonore accompagnant ces déplacements superbioniques.
Sa main se dirige vers le bouquet et sectionne un chrysanthème, avec lequel elle joue entre ses doigts agiles, presque déçue de ne pas le voir tomber en poussière. Et c'est avec le sourire aux lèvres qu'elle avance sur l'allée, marchant comme n'importe quelle mortelle.. Quoique celles jouant avec un chrysanthème à 3h55 dans le cimetière Saint Louis ne doivent pas courir les rues, du moins ne peuvent plus.

La jeune vampire voyait la silhouette avancer, de plus en plus distincte.
Bientôt elle reconnut Kymaera. Ses muscles morts se détendirent un peu et d'un bond elle sauta du toit de la crypte.
Alors qu'elle réajustait le col de son trench, son regard se posa sur la fleur tenue par les fines mains de la polynésienne.

Tu as enterré quelqu'un avant de venir ? Le Baron devrait apprécier...
*sourire en coin*
Tu voulais me voir ? En quoi puis-je t'être utile en cette belle fin de nuit ?

Date d'inscription : 22/06/2011 Localisation : En Vadrouille

Elle sourit en réponse au sourire et à la phrase d'accueil d'Ava, puis regarde la fleur.

Pas encore..Pas encore * sourit de toutes ses dents* En effet, j'ai besoin de tes conseils et avis *marque une pause* Tu as certainement les réponses à mes questions, ou tout du moins, tu y contribueras.

Elle regarde la fleur une dernière fois avant de la dépose sur la tombe la plus proche, et de se signer religieusement. Elle garde la pose quelques instants, avant de laisser filer un petit rire. Se retournant vers Ava, elle hausse les épaules.
Je me suis toujours demandée de mon vivant l'effet que cela pouvait procurer, ne l'ayant jamais fait auparavant, je tente maintenant *Elle regarde Ava dans les yeux avant de poursuivre* En même temps que j'ai fait votre rencontre j'ai découvert plusieurs aspects qui m'interpellent et qui ont fait écho.. J'aimerais vous rejoindre tant dans les rangs de la Kabale que dans ceux du Cercle, j'en ai déjà fait part au Prince, mon ancien Prince, et il me reste à m'entretenir avec le Baron pour le Cercle, mais concernant la coterie...

Elle marque une ultime pause, en attente de la réaction d'Ava

*léger sourire*
Quelque chose me disait que tôt ou tard tu finirais par faire cette requête.

Ava invita d'un geste de la main la jeune polynésienne à une petite promenade sous les cieux encore couverts du cimetière.
Il faut que tu saches, qu'en ce qui concerne le Cercle de la Sorcière, tu devras faire ta demande à Nathaniël Blanch, le Hiérophante de Louisiance. Il est la "haute autorité" concernant notre ligue de païens. S'il t'accepte, tu seras intégrée au Choeur du Cercle de la Sorcière où tu pourras prendre part aux cérémonies du Cercle et bénéficieras de son soutien et de ses conseils dans cette ville... plutôt hostile qu'est la Nouvelle Orléans...

D'ailleurs, je me rends compte que nous n'avons pas encore eu l'occasion d'en discuter toutes les deux, il faudra que tu m'en dises plus sur tes croyances et tes origines. Il faudra sortir prendre un verre un de ces soirs pour en discuter en toute quiétude.

Concernant la Cabale, il faut savoir qu'il s'agit d'une coterie fondée récemment, suite à un évènement qui servit de "Révélation" aux membres fondateurs : Le Prince Vidal, Évêque de la Lancea Sanctum, nous a purement et simplement bannis de sa "Très Sainte" cour.
En réponse, le Baron Cimetière nous a pris sous son aile et a permis la création de cette entité. En cela, il est notre parrain spirituel et à ce titre, il a nommé M. Coupe-Coupe, son Infant, à la tête de la Cabale. Les membres fondateurs sont le sang et l'âme de la Cabale, je les appelle affectueusement "la Conspiration"... *réfléchis un instant puis semble satisfaite de son improvisation :p* Ils sont au nombre de quatre, inarrêtables prédateurs nocturnes, beaux et terribles tels les sombres divinités des temps anciens : M. Coupe-Coupe au charme mortel, Lidan La Belle et la Bête, Roy Anderson L'Indistinct Distingué, et moi-même la Puissante Incarnation du Désir *Petite révérence sexy*
Nos buts avoués sont simples et on ne peut plus officiels : s'opposer au Prince Vidal et servir les intérêts du Cercle de la Sorcière en général et du Baron Cimetière en particulier. Nous sommes donc une force d'opposition directe à l'hégémonie du Prince Vidal...
Ceci explique les petites tensions que tu as pu sentir lorsque nous avons rencontré la coterie Storyville il y a quelques nuits : Storyville est la coterie de Nouveaux Nés sanctifiés du Prince...

Si tu veux entrer dans la Cabale, tu devras donc convaincre les fondateurs de la coterie, a.k.a. la Conspiration *clin d'oeil*, mais surtout M. Coupe-Coupe et accepter les épreuves d'entrée...
*Prend un air très mystérieux et légèrement amusé...*

Date d'inscription : 22/06/2011 Localisation : En Vadrouille

Indirectement je me suis retrouvée en opposition avec le Prince Vidal aux vues des évènements de mon arrivée...fuite ici* serre les poings*
Se remémorer son arrivée ici lui fait bouillir sa vitae, mais la promenade improvisée avec Ava lui permet de descendre en pression et de retrouver sa zen attitude. Elle écoute attentivement cette dernière, hochant ici et là la tête, et souriant aux pointes d'humour.

Avec plaisir cette sortie entre jeunes filles de bons rapports *rit de bon coeur*Mon cas "intéresse" Roy, Lindan s'en moque tant que ça fait des bras en plus..Par contre M. Coupe-Coupe ça c'est une autre histoire..

Date d'inscription : 22/06/2011 Localisation : En Vadrouille

La tournure des évènements a changé. Il lui faut du temps libre. Le temps d'enregistrer et analyser les nouvelles données. Coupe-coupe... Ce nom résonne et tombe comme un couperet à chacun des ses raisonnements. Il y a quelques temps de cela Ava l'a déposée à son refuge d'emprunt. Elle réfléchit en même temps qu'elle fait ses sacs.
Il lui a fait plusieurs reproches, qui ne passent pas. Son attitude depuis leur première rencontre n'a rien de celle d'un Mâle Dominant.. Il parlait et parlait mais au final, tellement sclérosé à l'idée de sortir des pas tracés de son Sire, il ne faisait que brider les élans.. Il parlait de ne pas agir seul, cependant il agissait ainsi, pire, alors qu'il prétendait s'intéresser aux objectifs de sa coterie, il n'en cherchait pourtant pas les atouts des prétendants. Avec lui présent, son rôle à elle se limite à observer et attendre gentiment qu'on lui donne l'ordre de bouger. S'il s'était un temps soit peu penché sur son cas, il aurait su qu'elle était plus utile sur la scène de crime que le Fantôme de l'Opéra guindé.. Oui à son attitude elle a rétorqué et lui a tenu tête.. Elle avait fait part de son intention à Ava, qui comme il se doit lui avait rapporté l'info... Décidément elle ne voit pas en lui le leader sur qui elle peut se reposer. La confiance dans la vie est importante mais elle devient primordiale dans la non-vie.. Ava avait gagné la sienne naturellement au cours des derniers mois, affronter des ennemis capables de vous faire goûter à la Mort Finale a tendance a créer et resserrer des liens... Qu'en est il de Monsieur Coupe-coupe? Rien..rien de positif. L'image d'une muselière s'associe à ce nom. Devenir l'instrument du bon vouloir de cet être? Pour suivre quelqu'un faut il encore avoir confiance et que ce dernier fasse ses preuves.. C'est une relation réciproque. Elle se fie et suit Ava dans ses raisonnements, cette dernière ayant eu cette même démarche de découverte qu'elle.. Lui, non. Il ne suffit pas d'aboyer et de jouer les gros bras pour s'attirer la loyauté de ses "hommes".
Ava lui a expliqué la situation après le conflit entre lui et elle, elle a su trouver les bons mots et légitimer sa réaction. Mais c'était Ava qui s'exprimait. La magie des mots fondait comme neige au soleil d'été quand elle était associée à ce dernier.
Comment suivre les ordres de quelqu'un en qui elle ne croit pas et qui la rébute? Elle avait eu en partie une réponse à cela, lors d'un bref échange avec le Déva, prétendant lui aussi à la coterie... La solution pour s'assurer de la loyauté et de la confiance? Un Vinculum... Et pas des moindres...Tout est unilatéral, Il faut à Monsieur s'assurer de la loyauté de ses sujets, pardon de ses membres, il faut qu'il ait confiance, il faut il faut...mais lui? Tout ne fonctionne que dans un sens.
Est-elle prête à se mettre à genoux devant un tel être? Est elle prête à renoncer à sa volonté et sa liberté d'agir qui font d'elle ce qu'elle est?Ses atouts...
Non, il devra faire ses preuves lui aussi. Cet engagement n'est pas anodin, et il ne le mérite pas.
Elle prend son téléphone, ouvre le clapet et commence à pianoter le clavier, avant d'effacer ce qu'elle a écrit l'instant d'avant, et repart de plus belle pour finir par envoyer ces quelques mots à Ava:

Kymy a écrit:: Salut, j'ai besoin de temps. Après si ça pose soucis, la question sera réglée. Trop de choses sont demandées voire exigées, mais rien en retour, je ne le connais pas, qu'il fasse montre de son leaderchip. Je ne courberai pas l'échine devant un pantin sans vie. En 2-3 nuits de cohabitation, il faudrait que je me vassalise auprès de quelqu'un qui ne me connait pas et que je ne connais pas? Non, je refuse. Pour ma part, aux vues des rares échanges avec lui, je ne suis pas prête pour le moment à mettre une muselière docilement. Et si pour vous le fait de réfléchir mûrement à la situation et de constater par moi-même du bien fondé de tout ceci pose un problème de loyauté et de confiance et bien soit. Maintenant aux vues de ce qui est exigé, j'exige que la confiance soit réciproque et avérée, j'ai confiance en toi pour ce que nous avons vécu et partagé, tu as confiance en lui pour les mêmes raisons, mais je n'ai rien partagé et vécu avec lui dans ce sens. Seul le temps permettra d'instaurer cette reconnaissance. Et au moment opportun, les doutes seront levés. On reconnait un chef ou pas.. Le vinculum sera la concrétisation de ceci et non le contraire.
A plus tard, autour d'un verre si tu veux.
Message envoyé le 07/09/01 à 1h11

Elle referme le clapet, prend son manteau qu'elle enfile par dessus son harnais, sa vitae bout, il est temps de partir à la chasse.

Date d'inscription : 22/06/2011 Localisation : En Vadrouille

Une fois sustentée, elle se pose sur la corniche d'un pont, contemple la Lune.Elle a les idées claires, et focalisées, elle sait ce qu'elle va faire. Elle se redresse, retourne sur la chaussée, récupère ses sacs et se dirige vers le taxi garé en attente de clients, la vitre de séparation en place,accompagnée d'une grille métallique. A la recherche de clients mais pas à n'importe quel prix. Elle avise son téléphone, plus pour connaitre l'heure que pour savoir si Ava avait répondu. 2h30 et non. Elle l'éteint, retire la batterie puis la puce, avant de ranger le tout dans sa poche.
Au bout de quelques heures, elle arrive à destination. Une petite demi-heure avant le lever du jour. Elle prend congé du taxi et après avoir fait la traversée de deux blocs, elle se rend à l'intérieur de la bâtisse, qui était son véritable point de chute.

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